mardi 24 mars 2020

Home training

24/03/2020
Trou du confiné, Laure-Minervois
Emile, Sylvain
TPST: 1h pour la tête, 2h pour le bas du corps

Les cyclistes font du home training, les athlètes du tapis de course, les spéléos se doivent de rester en forme, et comme le dit Etienne, de continuer à faire les con(s)...finement.
Et à ce compte là, tout ce qui est creusable fait l'affaire, comme ce vieux puits (probablement très vieux même) découvert dans la garrigue lauranaise à 300 m de la maison.



Peu importe qu'il n'y ait rien à en attendre, le terrain d'entrainement est propice. Petits cailloutis, humus, gros blocs de grès pour finir sur une belle couche d'argile compactée...mais toujours pas d'eau! Ni de cadavre...
On révise les acquis : remplissage de gamate, piquetage, épaulé-jeté de blocs , burinage, massetage...
Ca ne sert strictement à rien mais çà défoule!
Encore 300 m et on rejoint la maison!

Bon courage à tous.

mardi 17 mars 2020

Dernière sortie avant la fin du monde

Dimanche 15 mars 2020
Aven du Kondalé, Fournes
Sylvain, Jean Marie
TPST : 9 heures

Il y a 2 jours à peine. 2 jours, un siècle. C'était dans le monde d'avant...

Démarrage tardif pour cause de votation.
C'est pas la circulation qui m'a gêné...

C'est sur on sera moins de cent, par contre l'espace sera (vraiment) très confiné.
On a pris toutes les précautions.


Descente en une heure. 
Le chantier avance bien. 
Sylvain est au fond. J'entends un tintement métallique.... Caractéristique de la chute d'un burin au fond de la faille.
Heureusement on en a un autre. C'est mon tour d'être en pointe. J'ai calé le burin derrière moi. A travers la combi, je le sens glisser doucement puis de plus en plus vite, le long de ma jambe. J'avais les mains en position haute. Le temps de les baisser en se tortillant le second burin est allé rejoindre son confrère...
Dommage, la suite avait bonne mine. La roche est avec nous, les coups de massette détachent tous les débris de tir.
Sylvain peut enfin s'engager et nous gagnons 2 bons mètres d'un coup. Et le second burin qui attendait sur un tas de gravas !

Fond actuel, 3 bons mètres sous notre arrêt précédent

La faille se poursuit, étroite. Les pierres qui tombent rebondissent à plusieurs reprises avant un petit temps sans choc et enfin un "bong" sonore. Signe d'un élargissement ? Le courant d'air soufflant a été très net. Les gaz ne nous ont jamais gênés.

On n'a trouvé aucune trace de pangolin, par contre en remontant on a exterminé deux rhinolophes et trois pipistrelles. Ça ne change rien à l'épidémie mais ça soulage.



Fort courant d'air (alterné celui là) dans les tubes du haut. Il avait disparu depuis plus d'un an.
Remontée en 1h40 (1h30 pour Sylvain). Notre temps habituel, pourtant on se sentait tous les deux en bien meilleure forme que lors des dernières sorties.
Pour la prochaine il faudra être 3, le tube formant un angle qui freine la remontée des gamates.
Des volontaires ?

mercredi 4 mars 2020

lundi 2 mars 2020

Retour dans le dur

Dimanche 01 Mars 2020
Kondalé, Fournes
Sylvain, Jean Marie
TPST : 8 heures

Fini les belles plages et les conduits fossiles confortables de Thaïlande.
Le changement est brutal. Arrivés au bas du Daily Star Sylvain perfore l'entrée du puits qu'il avait commencé à dégager avec Emile il y a quelques semaines. Un pet et on aperçoit un puits de 5 à 6 mètres. Au bas un petit conduit semble y faire suite. Sylvain, grand seigneur, me laisse le passage. Ça frotte. Beaucoup. Si je passe et que je ne peux pas remonter je me retrouverai en bas comme un couillon. Sans possibilité de me mettre à l'abri d'un tir. En plus on a ni burin ni massette (qui nous attendent à -190). Je me dégage et lui laisse le passage. Pour Sylvain aussi ça frotte pas mal. Le petit diverticule aperçu est en fait un vrai couloir dans lequel il disparaît. La possibilité de trouver un abri en cas d'agrandissement de la chatière me rassure et je le suis. Après quelques mètres horizontaux nous débouchons au pied d'un autre puits parallèle de 5 à 6 mètres de haut. Bouché en haut, en bas un léger écoulement s'enfile dans une fente impénétrable. Cela fera au moins quelques mètres de première. Cet endroit est intéressant : extrémité nord de la faille, c'est le point le plus prés du réseau de Cabrespine. Sylvain s'extrait, non sans mal. Il me lance un pantin et je monte. Bien entendu, à peine engagé, les épaules bien coincées, le pantin sort de la corde. Je me retrouve inséré dans le conduit, les jambes comme un battant de cloche, pédalant dans le vide à la recherche, vaine, d'un appui. Sylvain après s'être bien marré, daigne me hisser par le baudrier de poitrine. Un vrai accouchement !
Nous descendons au puits de la Pince à Sucre. Je commence le premier forage avec un résultat nul. Je m'en doutais, la mèche avait traversé un vide. au tour de Sylvain : résultat prodigieux. Beaucoup de blocs sont tombés mais pas mal restent en équilibre. Une série sans fin de gamates remonte les 8 mètres du boyau.
Les opérations s’enchaîneront en un rythme endiablé. La roche (calcaire gris) est de très bonne qualité. Remontée du boyau entre chaque étape... Dessous la faille descend bien de 6 à 8 mètres, peut être plus. Latéralement quelques mètres également. Mais en largeur pas plus de 20 à 30 cms. Le courant d'air très net fait remonter la poussière de perçage. Sylvain qui n'était guère optimiste jusqu'alors commence à dire que c'est peut être intéressant. On va descendre sous le niveau des 3 puits parallèles. Ce serait bien le diable qu'on ne trouve pas un élargissement.
Remontée toujours aussi pénible. En nage dès le premier puits. Heureusement un gour providentiel étanche la soif au milieu du P20.
Sortie vers 18 heures.
Pas de photos. Pour ceux qui sont abonnés à Spélunca, voir l'article "Pourquoi j'ai reculé devant le glouglou" qui pourrait s'appliquer ici aussi.