dimanche 30 août 2020

Spéleo en terre volcanique : tome 2

 Gouffre des puits Chromés, Le Pertuis (43)

Emile, Sylvain

TPST : 3 h


Lors d'une première tentative, à Noël, je n'avais pas trouvé l'entrée du trou. Après recherche sur le net des maigres compte-rendu d'explo ou de visite, je reviens sur les lieux guère plus confiant.

Je sais juste que l'entrée est située sur une crête du suc des Juscles, juste avant l'éboulis qui le sépare du Mont Gros. L'éboulis, constitué d'énorme blocs n'est pas difficile à trouver. Mais comme sous chaque bloc se cache un trou, nous ne sommes pas très confiants et partons repérer les lieux sans le matos.

Coup de bol magistral ou intuition fine du spéléologue averti, à peine la crête gravie, nous tombons nez à nez avec ce qui ressemble à l'entrée du Gouffre des pieds Chromés, ne serait-ce que par l'air glacial qui s'en échappe.


Un allez-retour rapide à la voiture et nous revenons lourdement chargés pour explorer ce gouffre visiblement peu fréquenté, et défendu par une étroiture Briffonesque.



La désescalade du ressaut d'entrée est délicate mais nous économisons nos trois cordes, ne sachant pas exactement ce qui nous attend derrière.



Tiens! jean-Michel est passé par là récemment!!!

Un deuxième ressaut équipé de vieux amarrages rouillés et nous voici dans un chaos de blocs, presque comme à la maison!

Une bonne demi-heure avant qu'Emile ne trouve la suite, pas bien large.

Nous finissons par déboucher dans la faille et l'air se rafraîchit nettement.



A nouveau, nous cherchons la suite. Un ressaut pourtant d'à peine 1 mètre nous oblige à mettre une première corde, afin d'être sûr de pouvoir le remonter. Juste en dessous, on ne voit pas encore la suite mais on l'entend nettement!



Voilà le fameux P21, mais qui donne l'impression d'en faire plus! La descente plein pot semble possible mais l'équipement, dont une partie semble avoir été refaite récemment nous oblige à plusieurs fractios, parfaits pour l'initiation d'Emile. La faille est ici large d'environ 2 m pour une vingtaine de long et encore un peu plus en hauteur. Le temps qui passe et le courant d'air glacial qui nous gèle les doigts et le bout du nez nous oblige à remonter avant d'avoir pu atteindre le lac terminal. Ici aussi, il faudra revenir!


Mais en connaissant dorénavant l'entrée, les passages clés et l'équipement, ce devrait être l'affaire de 2 bonnes heures



vendredi 28 août 2020

Alzheimer

Mercredi 26 Aout 2020

Trou X Trassanel

Jean Marie

TPST 4 heures


Je devais passer chez Sylvain emprunter un porte vélo. Autant en profiter pour passer à ce trou encore inommé pour récupérer une batterie que j'avais oubliée mi-juillet. Maintenant je ne fais pas qu'oublier du matériel chez moi, j'en laisse aussi dans les trous. Mais je sais ou je l'oublie...

A l'entrée de ce trou aspirant l'air bien sec du dehors, la batterie est en excellente forme. Je passe une bonne demi-heure à élargir le conduit d'entrée. Grand confort.

Puis je m'attaque au fond du petit ressaut. Les rocs n'ont pas bougé. Je remonte une bonne vingtaine de gamates de terre bien sèche et aérée. Sous cette terre un rocher de bonne taille résiste aux coups de massette pourtant appliqués violemment. Je le perce. Après 10 cm la mèche bute sur une petite fissure et le bloc se partage aussitôt... Les 2 moitiés sont quand même trop lourdes pour que je puisse les remonter seul.

La passage dégagé permet de bien voir sur 2 mètres : horizontal, un bloc imposant qui sécurise le plafond, quelques blocs au bout qui empêchent de voir plus loin, bon courant d'air aspirant.

A revoir à 2 ou 3. En une heure on devrait arriver confortablement au bout de ce petit conduit...


samedi 22 août 2020

Cuits, lessivés...

Mercredi 12 Août 2020

Kondalé Fournes

Guillaume, Jean Marie

TPST : 9 heures

Rincés, après cette sortie qui a pourtant bien commencé.

Descente parfaite jusqu'au puits du Vlassof. Là la corde frotte. On s'en était aperçu mais malgré les précaution la gaine commence à s'éroder. On perd une bonne demi-heure à modifier l'équipement pour une sécurité optimale. Reprise de la descente ou je foire la quasi totalité des départs de puits (sac qui se coince, longe qui tricote...). Bizarrement c'est la même chose pour Guillaume. Dû au stationnement sans trop bouger dans le puits ventilé ?

On arrive au fond. Repas et action. Je stocke les lames du dernier tir dans un rétrécissement de la faille. Ces lames, verticales, détachées de la paroi, sont parfaites, on pourrait bâtir un toit en lauze. Une parait plus récalcitrante. Je l'empoigne fermement. Un peu trop : elle cède et je me prends un coup de poing dans la paupière ! Depuis j'ai l’œil comme un raton laveur. Nous alternons les rôles. Le monticule de gravat s'empile dans la faille. De plus en plus de blocs, même de belle taille, chutent au fond avec un joli bruit de ricochet. J'espère qu'on n'aura pas à les remonter. La suite est visible : elle passe sous notre stock !!!

La descente du Puits de la Pince à Sucre qui atteint maintenant une bonne quinzaine de mètre, se fait en libre, coincés comme on peut. En effet il est trop étroit pour pouvoir travailler aisément avec un baudrier. Quant à se changer au fond...

La remontée avec une poignée, comme aide non sécurisée, est un enfer : les prises (petites marches résultant des tirs) sont de plus en plus lisses et glissantes au fur et à mesure des passages. La perte d'énergie est maximale. Et il faut se farcir l'exercice après chaque paille.

Le dernier tir (on n'est pas allé voir) est suivi d'un bruit d'effondrement notable. Outre les débris du tir lui même, une partie du pierrier a du suivre.

La remontée finale sera longue et éprouvante. Guillaume qui a pas mal tapé au fond et qui n’était pas revenu depuis un moment a perdu les automatismes pour trouver les prises et éviter les becquets. Son kit se coince fréquemment... Fatigue, baisse de la concentration, erreurs, coincements, fatigue. La boucle est bouclée. On arrive à l'extérieur vers 18h30 ; bien entamés.

dimanche 16 août 2020

Sardaigne: des ptis trou, des ptis trous...et même des gros trous

 18 au 25 juillet 2020

Sardaigne


La Sardaigne n'a pas grand chose à envier à sa voisine Corse au niveau de ses paysages, mais la surpasse très largement pour ce qui concerne son potentiel karstique.

A tel point que notre semaine de vacances, qui n'avait aucune vocation spéléologique s'est retrouvée régulièrement agrémentée d'excursions souterraines...diversement appréciées par chacun(e)...

C'est tout d'abord la visite de la très touristique Grotte de Neptune, accessible seulement en bateau ou par un escalier de plus de 600 marches à flanc de falaise qui me met la puce à l'oreille. Cette cavité, qui s'ouvre au niveau de la mer, sur le Capo Caccia, éperon rocheux au nord-ouest de l'île est un véritable trésor de concrétions, qui feraient presque oublier le défilé des touristes masqués.




En regardant la carte détaillée d'un peu plus près, je m'aperçois que tout un tas de cavités sont indiquées sur ce même Capo Caccia. Plusieurs d'entre elles sont de simples porches s'ouvrant sur la mer, d'autres sont fermées. La Grotta del Sorell attire mon attention. Explorée sur 500 mètres il y a une trentaine d'année, elle doit notamment sa renommée à des centaines de cercles formés au sol par les gouttes tombant des stalactites et les photos trouvées sur internet sont alléchantes. 

J'ai bien entendu fait suivre un peu de matériel ad hoc et j'embarque mon poisson-pilote Emile pour une tentative de visite. Depuis le promontoire rocheux, il faut se frayer un chemin le long de la falaise haute de cinquante mètres par une succession de corniches.



 

La photo est bien dans le bon sens!

Après quelques recherches, nous finissons par trouver l'entrée en triangle, 4 mètres au dessus du niveau de la mer et marquée du sceau du club local qui a mené les investigations.

L'entrée de la grotta del Sorell


Après une désescalade un peu technique, nous parvenons dans un porche envahi par l'eau et inaccessible par mer houleuse. La roche est trouée de toutes parts et les effets de lumière sont magnifiques.





S'ensuit de longues recherches dans ce qui s'avère être un véritable labyrinthe. Nous trouvons pas moins d'une dizaine d'autres accès vers l'extérieur laissant parfois moins de 10 cm d'espace entre l'eau et la roche. Le spectacle est encore plus beau vu de dessous avec un masque. Emile s'enfile dans plusieurs conduits remontants, mais il est déjà l'heure du couvre feu et nous devons nous avouer vaincus. il faudra revenir!

Tout au long de la semaine, nous aurons l'occasion de visiter d'autres cavités de ce type. L'une d'entre elle, accessible seulement depuis la mer (à la nage depuis le bateau et donc sans photos!) et dont je ne connais pas le nom nous a réservé un spectacle magnifique avec une profusion de concrétions donnant sur la mer dont une bonne partie était recouverte de végétation. Et pas une trace de pas sur le sol!!!


Ce qui n'est pas le cas des porches de la célèbre cala Luna dans le Golfe d'Orosei (côte est)!

Pour finir un aperçu de l'entrée du gouffre de Su Sterru sur le plateau du Golgo (cote est), à 400 m d'altitude. Il s'agit d'un puits d'un seul tenant de 270 m de profondeur avec une largeur atteignant 25 m dans sa partie centrale et dont les 30 premiers mètres s'ouvrent dans du basalte! On a pas assez de cordes au club pour celà!!!


Des grottes, il y en aussi à foison dans le canyon de Su gorropu, un des plus profonds d'Europe (500 m de falaise!).



Et voilà une image qui résume la Sardaigne: Du calcaire, beaucoup de calcaire!


vendredi 14 août 2020

Voir la Cesse et ... ressortir.

 Dimanche 09 Aout 2020

Amont de l’Adène ( à défaut d’un autre nom) Cesseras 34

Sylvain + Emile, Guillaume, Claire, Jean Claude, Alain, Jean Marie + Jean Philippe et Eléa

TPST 6 heures

Sortie proposée par Jean Claude qui retrouve la Cesse ou il péchait dans son enfance. Accompagné de son neveu Jean Philippe qui habite juste au-dessus des gorges.



J’étais venu 1 fois dans cette cavité il y a une vingtaine d’année. La chatière d’entrée était sèche. J’y étais revenu l’année suivante avec Claire qui faisait une de ses premières sorties. Elle n’avait pas vraiment apprécié le ramping sur le dos dans une chatière pleine de boue liquide jusqu’au niveau de la bouche.

 Guillaume est venu il y a quelques années.

Perte du "Moulin de Monsieur"


Le problème est déjà de retrouver l’entrée. Nous perdons du temps au pied d’une première barre rocheuse. La prospection dans la salsepareille (je vous la recommande) permet à Sylvain de dégoter un trou souffleur. 


Sylvain dans la salsepareille

Il y a pas mal de boulot pour passer et on en a déjà assez chez nous. Nous poursuivons et je retrouve rapidement l’entrée au pied de la barre suivante.

Il est déjà 11h30 et nous mangeons dans le lit de la rivière.

Guillaume part jeter un coup d’œil sur l’équipement du puits d’entrée et ressort aussitôt : le puits est équipé en fixe avec de bonnes prises en ferraille et la chatière au bas est sèche.

Ramping puis 4 pattes, puis courbé pour finir debout dans une superbe galerie horizontale. 

Jean Claude à bien râlé pour la forme, « que ce n’était plus de son âge » « qu’il allait faire demi-tour ».

Finalement il passe aussi vite que les autres dans les passages étroits et nous nous retrouvons tous au coude de la rivière.


Fauzan plage


Il me semblait que le cours aval était assez bref mais de marche dans l’eau à de l’escalade de chaos nous progressons un moment et faisons demi-tour par manque de temps.

Coté amont nous farfouillons dans tous les diverticules, secs ou immergés. Eléa passe même une voûte mouillant à la nage, pas mal pour une de ses premières incursions sous terre. J’ai laissé mon appareil photo au sec. Dommage, la rivière est magnifique et mérite d’y revenir avec plus de temps pour des photos de bonne qualité. 

L’eau qui se perd juste au-dessus est à la température de la Cesse à l’extérieur : 20° ou peut être plus. Ce qui permet de se tremper sans avoir froid.

Sortie sans problème. Jean Philippe nous trouve un sentier proche de la cavité qui nous amène directement aux voitures. Jean Claude qui craignait cette remontée en plein cagnard marche en tête frais comme un pinson.

Belle sortie de loisir entre 2 épisodes de tirage de gamate.

Je reviendrais bien dans ce trou faire quelques photos. J’aimerais aussi en voir une topo : nous nous sommes focalisés sur la rivière et avons laissé de belles galeries avec un courant d’air très net faute de temps.


lundi 10 août 2020

Initiation... encore

Samedi 25 juillet 2020
Trou Nazon, Tarn
Pierre, Jean Marie, Sylvain + Emile
TPST : 3 heures

J'avais travaillé sur cette petite cavité il y a une vingtaine d'année avec Jean Michel. Un courant d'air de fou. En plein hiver le courant d'air était glacial et le panache de vapeur à l'entrée s'élevait sur plusieurs mètres ! Signe d'un réseau profond important...
En fond de cavité on avait fait péter un laminoir infâme, hyper serré, mouillé.
Finalement après plusieurs séances de désob nous avions trouvé l'origine du courant d'air : une 2° entrée quelques dizaines de mètres plus bas. Défendue par un éboulis. Mais la lumière du jour passait et un contact vocal avec la surface avait donné la localisation. Ecoeurés nous n'avions même pas sorti les blocs pour réaliser la traversée.

Le confinement avec sa limitation géographique m'a ramené vers cette zone proche (moins d'1 kilomètre) de mon domicile.

A l'entrée du laminoir je me retrouve coincé. En 20 ans la formation de calcite a été impressionnante et l'étroiture me bloque la poitrine. Je ressors piteusement et me dirige vers la sortie...

Les 3 autres continuent. Sylvain s'enfile à gauche sur un petit conduit dont je me rappelle bien le profil. Il y a 20 ans je m'étais dit que je reviendrai l'élargir quand j'aurais le temps... Élargir, il en aurait bien besoin car Sylvain a eu toutes les peines du monde à en ressortir. Pierre et Emile en profitent pour suivre le courant d'air, sortir les blocs qui obstruent la sortie et réaliser une première qui attendait depuis 1995 !



Mercredi 04 Aout 2020
Trou Nazon, Tarn
Pierre, Jean Marie + Théa et Nolan
TPST : 3 heures




Curieuse cavité : à quelques mètres après l"entrée je trouve... des cèpes !



Sur un tapis végétal venant de la surface certes, mais en zone d'obscurité totale...

Je ne voulais pas rester sur l'échec précédent et je reviens "outillé"
Le passage est enfin ouvert. Et les bras ne manquent pas.



Pierre suivi de Nolan et Théa s'engagent dans l'abomination. Je ferme la marche (si on peut dire). Après 4 à 5 mètres ; nouveau coincement. Portant là, pas de calcite. J'insiste, je force (la tête en bas). Rien n'y fait. J'essaie de reculer ; impossible, il n'y a aucun appui pour les mains. Un instant j'ai failli paniquer ce qui ne m'était pas arrivé depuis mes débuts. Finalement j'arrive à m'extraire. La calcite n'était pour rien dans le premier rétrécissement. J'ai du mettre trop de muscle...

Je n'ai plus qu'à ressortir penaud et à retrouver mon équipe à l'entrée inférieure...

Je compte bien revenir, par la sortie et mettre ce laminoir aux normes. Dès le prochain confinement !







mercredi 5 août 2020

Initiation aux Cazals

jeudi 16 juillet 2020
Noël, Chantal, Claire, Jean Marie et même Jean Claude !
les Cazals, Sallèles Cabardès
TPST : 4 heures

Initiation ou plutôt redécouverte des techniques de progression verticale.
Cette cavité s'y prête parfaitement.





Même Jean Claude vient se dérouiller.





En fin d'exercice Noël est prêt pour le Kondalé. mais j'ai pensé que ce n'était pas très prudent de l'accompagner seul. Ce sera pour l'an prochain.