dimanche 14 mars 2021

Ne pas oublier de s'accrocher !

Samedi 13 mars 2021

Kondalé, Trassanel

Guillaume, Jean Marie

TPST : 9 heures

Descente en 1 heure, pratiquement pas de courant d'air dans les tubes. Dans la faille du fond non plus d'ailleurs. J'avais prévu de rester à mi faille et de descendre alternativement tirer un coup. La première paille molle fuse minablement. Il faut que j'en parle au spécialiste voisin, il y a quelque chose qui foire dans ma fabrication. La seconde également. Le seul résultat est une fumée du diable qui se dégage mal. Nous remontons au camp enfumés comme des blaireaux. On passe à plus lourd : pailles renforcées au bleu. Le résultat est excellent. Ce doux bruit des gravas qui tombent sur plusieurs mètres ! Avec d'ailleurs toujours le même "bong" sonore en fin de chute ???

Le seul problème est qu'il faut s'extraire de la faille à chaque opération. Et que celui qui n'agit pas se caille en haut. J'ai bien essayé de creuser la terre au bout du camp pour me réchauffer mais faute d'outils adéquats le piochage avec un fer à béton n'est guère passionnant.

Au fond, le chantier avance à une vitesse exceptionnelle. Chaque tir permet une avancée. Il n'y a plus de plancher. On est directement sur le vide de la faille et je préfère me fixer à la corde. En cas de glissade je ne risque pas de passer l'étroiture mais la perspective de m'y coincer jusqu'au thorax ne me fait pas rire.

Par miracle rien ne tombera mais pour la prochaine fois il faut prévoir de quoi attacher tous les outils. 

Pour les allers retours nous gardons maintenant le baudrier, la remontée n'est pas plus rapide, mais certainement moins fatigante.

Remontée sans histoire, 1h42, mon record d'une minute me semble t-il. 

Maintenant, à partir du haut de Daily Star, les tubes aspirent nettement. On a du rater quelque chose : les tubes d'entrée aspirent, le fond aspire. Tout cet air doit bien passer quelque part ?

RAS par ailleurs, pas de perte, d'oubli, de gag, mais il faut dire que Groucho n'était pas là.

Je me réveille ce matin avec l'impression d'avoir passé la nuit dans le tambour d'une machine à laver !

Il va falloir que ça passe rapidement car je vais être bientôt gagné par la limite d'age pour ce genre de sortie.


dimanche 7 mars 2021

Les nettoyeurs

Samedi 13 février 2021 (je publie un peu tard mais je suis débordé)

Guillaume, Sylvain, Jean Marie + Laurent + Christophe et Marius

TPST : 8 heures

Réseau du Mystère, Trassanel


Ça faisait un moment que nous pensions y revenir. Mais pour purger le chantier efficacement il faut être au moins 4. Ce samedi c'est inutile de se retrouver nombreux au fond du Kondalé ou un seul spéléo peut travailler désormais.

Pourquoi pas le Mystère. Guillaume, incertain avec une cheville endommagée vient aussi, avec son copain Laurent (le lendemain la cheville sera guérie, spéléothérapie...). Christophe et Marius motivés par le Kondalé sont partants. Ils ont bien mérité de se faire plaisir dans de grands volumes cette fois.

Tout se déroule normalement. Sylvain a oublié... sa combinaison, seul élément qu'il ne peut emprunter à Jean Claude. Normal je vous dit. Il repart chez lui la chercher.

Guillaume et Laurent sont partis en tête équiper le Puits qui siffle. Christophe descend. Je le suis pour surveiller ses manœuvres aux fractios. Marius est au dessus. Je suis au 2° frac. Un cri au dessus. suivi d'un bruit de choc contre la paroi. Je lève la tête (ce qu'il ne faut jamais faire). Juste le temps d'éviter un kit qui me frôle et disparaît dans le vide. Le kit a aussi raté Christophe. On l'entend rebondir , puis un bruit sourd et plus rien. Il faut savoir que ce puits de 100 mètres coupe à -70 la galerie de Trassanel III. Là une planche posée en travers du puits permet d'accéder à la galerie. La descente du puits suivant se fait à quelques dizaines de mètres de là. Lors de la découverte, les premiers explorateurs descendaient les 100 mètres directement. Mais à partir du niveau III le puits est étroit, ébouleux et gras. Je ne sais pas ou il jonctionne réellement. Je récapitule ce que contenait le kit : les affaires de Marius, les mèches, les pailles.... Comment va t-on récupérer tout ça ?

Ça fait 2 fois que j'évite un kit dans ce trou, la dernière fois c'était celui de JMi dans le P40.

Arrivé au III j'aperçois le kit, sur la galerie prés de la planche !!! Il a rebondi sur un ressaut et a atterri comme si quelqu'un l'avait déposé ! Quand ça veut ! Dedans les tubes en PVC n'ont pas supporté le choc mais les contenus sont intacts.

La suite de la progression se fait sans histoire. Si ce n'est les exclamations de nos 2 sorézois qui s'extasient à tout instant. Si je ne les avais pas poussés on y serait encore.













A 6, le dégagement du chantier avance rapidement. Un bon mètre cube de blocs est sorti. Nos 2 chantiers nettoyés en 2 sorties ! Sylvain en pointe tente 2 tirs. La suite parait étroite, le courant d'air faible. Il n'a pas le temps d'utiliser sa caméra, placée en bout de perche de ramonage. 

Essai de la perche à l'entrée du trou du Mystère

Il n'est pas très optimiste sur la suite. Ce qui ne veut rien dire.

Le crâne d'un des 3 ours gisant au niveau IV, à -150. Les ossements sont groupés, il est arrivé entier. Et pas par les puits qui sont à plusieurs centaines de mètres de là.

Remontée tranquille. Christophe est au top pour les fractios. D'ailleurs ce n'est plus un puits mais une via ferrata. Bon je ne vais pas faire le puriste, un bon fer à béton pour mettre les pieds c'est quand même plus confortable.

Nous sortons un peu avant 18 heures et nous devons partir rapidement. Moi je ne pense pas avoir de problèmes mais Marius doit rentrer à Castres, pas trop tard. Nous sommes garés à la base. Sylvain garé au château d'eau n'arrive toujours pas. Qu'est ce qu'il fout ? Il est sorti du trou avec nous. J'hésite un instant à remonter vers lui mais je ne  vois pas quel problème il a bien pu rencontrer. Juste un peu lent à se changer. Je confie sa massette à Jean Claude et nous partons rapidement.

Fin de la journée. Quoique...

JMarie, photos de Christophe

Trou de l’amorto

TPSP(icasso) : 1h30

10 cm de première.

Presque 18h. Pendant que les Tarnais détalent comme des lapins vers la base, sous la pression du couvre-feu, je prends mon temps pour me changer à côté de mon véhicule, resté seul au bout du chemin.

Ma clé de voiture est, comme souvent, « planquée » sur la coupelle d’amortisseur de ma roue avant gauche. C’est plus sûr que de passer 10 minutes à chercher le bon caillou ! Enfin c’est ce que je pensais…

Sans regarder, je glisse ma main gantée à sa rencontre et j’entends un bruit de chute et de cliquetis un peu du style de celui émis par les cailloux chutant dans le puit de la Pince à sucre. En moins long quand même.

Je regarde au sol. Rien ! Au niveau de l’amortisseur, sur la jante…toujours rien ! Je vais chercher ma frontale. Pas mieux. Ma Scurion allumée plein gaz, mes mains enfouies dans la graisse de l’essieu et fouillant le moindre recoin. Aucune trace de la clé !

Je commence à me poser sérieusement des questions sur mes capacités à la retrouver mais me dis que mes collègues, qui ne sont qu’à 50 m en train de se changer vont venir voir pourquoi je ne reviens pas avant de partir…jusqu’à ce que j’entende les moteurs démarrer et s’éloigner rapidement ! Belle solidarité ! Le double est dans la voiture (je sais…), le téléphone aussi….

Soudain, l’éclair de génie ! C’est le moment ou jamais d’utiliser mon endoscope, exactement prévu pour çà. Je faufile la caméra dans tous les trous et l’image est parfaite… durant 10 secondes, avant que l’écran ne s’éteigne brutalement. Je me souviens alors que l’appareil s’est malencontreusement allumé dans le kit, bouffant toute la batterie !

Il commence à faire nuit , je suis trempé et gelé et je me dis que ça ne sens pas bon…Je tente ma dernière cartouche. Je creuse le sol avec massette et burin de manière à pouvoir passer ma tête sous le bas de caisse, particulièrement bas sur ces voitures. J’y parviens, tête sur le côté, avant de me remettre sur le dos. J’ai d’ici un bon angle de vue mais je ne vois toujours rien. Pire, impossible de ressortir ! J’ai dû me décaler un peu du trou creusé et les oreilles font obstacle à la marche arrière ! Grand moment de solitude…J’ai passé sans encombre toutes les étroitures du Mystère pour finir coincé sous ma voiture !

La joue collée au sol, je parviens finalement à me dégager, en laissant une oreille sous le pare-choc .

Finies les conneries. Je remballe mes affaires et débarque piteusement chez Jean-Claude en me réjouissant malgré tout que cela soit arrivé si proche de la civilisation.

Jean-Claude me ramène, attestation dérogatoire en poche à 19h30.

Je reviens le lendemain, armé jusqu’aux dents, trousse à outil, cric, endoscope rechargé…

Je compte lever la voiture et démonter la roue. Je pense soudainement que la roue possède un écrou antivol dont la clé est….dans la voiture ! Qu’à cela ne tienne, j’essaye malgré tout de lever la Picasso à l’aide du cric prévu pour une Scénic. La manivelle ne peut se mettre que sous la voiture. Impossible de lever. Je l’enfile donc à l’envers, partie pointue au sol, ce qui me permet de tourner…mais pas de lever. Arrivée en bout de course du cric, la roue avant n’a pas bougé d’un poil, le cric est enfoncé de 10cm dans le sol et la roue arrière est levée de 20 cm !!!

Je suis à 2 doigts de prendre un caillou pour fracasser la vitre, quand je m’aperçois que même si la roue avant n’a pas décollé du sol, le soulagement du poids de la voiture a bien agrandi l’espace entre l’aile et le haut de la roue.

Cela me permet de repérer un petit étui noir d’une dizaine de cm, dans lequel s’engage un câble et qui était jusqu’alors complètement resté caché. J’y glisse mes longs doigts et contient ma joie. Elle est là !

Encore au moins 5 min pour crocheter l’anneau de la clé avec un fil de fer et le tour est joué.

On peut donc rajouter presque 3 h à la sortie, et une belle découverte d’une excavation qui était restée jusqu’ici complètement inconnue.  

Sylvain

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