mercredi 1 novembre 2023

Czarna Jaskinia

Petit séjour chez nos amis polonais avec qui nous partageons les éxpés en Thaïlande. Le hasard a fait que Cal, autre protagoniste, anglais lui, était également du voyage. L'équipe DAO était donc presque au complet ; ne manquaient que nos amis belges.

Aéroport de Toulouse, fin d'après midi en semaine, assez calme. Je passe la détection sans encombre. Pour une fois. En général j'oublie toujours un détail qui fait corner le système de détection. Contrôle de casques et des batteries lithium, tout est OK. Au tour de l'ordi, et là ça coince : des traces de poudre ! Le contrôleur du coup teste le contenu du sac à dos : "il y en a partout ! qu'est ce que vous faites comme métier ?..." "Ce n'est plus de notre compétence, on appelle la gendarmerie" L'heure tourne. Claire embarque, je trouverai bien un moyen de la rejoindre demain. Les flics arrivent enfin. Heureusement j'avais ma carte professionnelle et mes explications les satisfont rapidement. On discute spéléo et j'ai presque recruté un nouvel adhérent. J'ai droit à un raccourci spécial qui m'amène, escorté, à la porte de l'avion en 2 minutes, juste à temps.

Morale : quand vous bricolez des produits, lavez vous les mains avant de toucher quoi que ce soit d'autre. Mes derniers bricolages dataient de 15 jours mais j'avais du utiliser le PC juste après. Plutôt rassurant sur la sensibilité des systèmes de sécurité.

Jeudi 12/10 

Balade sur un vieux plateau karstique, presque complètement raboté par l'érosion et recouvert de sédiments : le Jura (en polonais). Une vallée a dégagé quelques formations rocheuses et quelques entrées de grotte rapidement colmatées.

Vendredi 13/10

Visite des mines de sel de Wielickza de -30 à plus de -300. L'ambiance est particulière. L'air est totalement sec, la moindre particule d'humidité étant absorbée par le sel. Certaines pièces sont d'une dimension impressionnante. Plafonds, sols, murs, sculptures, tout est taillé dans le sel.

Dehors c'est encore l'été.

Samedi 14 /10

Réception au siège du spéléoclub de Bielsko. Super gâteau au chocolat que l'on entame avant d'attaquer les rillettes de porc pour revenir au gâteau et poursuivre par les cornichons... Surprenant.

Lundi 16/10

Changement de programme. Hier nous sommes arrivés plus au sud au pied des Tatras, partie la plus élevée des Carpates à cheval sur le frontière slovaque.

Wacek nous a improvisé une traversée pieds nus (on s'enfonce plus bas que le niveau des bottes) d'un vaste poljé. L'eau est à peine au dessus de 0°...

Dans la nuit il a neigé. Au petit matin nous partons vers Csarna Jaskinia, la Grotte Noire. Une heure de marche dans la vallée, puis une autre sur le flanc bien raide dans la glace et la neige. 

Déshabillage (rapide...) sur une terrasse quelques mètres sous l'entrée. Et c'est parti pour une traversée. Claire pensait descendre en fait sauf quelques puits par ci par là on est surtout montés. Escalades dans des failles, vires, puits remontants. On a passé presque toute la journée sur corde. Pas chaud, à peine quelques degrés, mais comme on est restés secs, l'ambiance est supportable. Le principal problème est que les multiples passages, depuis des décennies ont poli la roche qui glisse partout autant que de la glace. On progresse comme des pingouins sur la banquise, mais ici on ne risque pas de casser de concrétions. Kamil (qui grimpe plus vite que ce que nous, nous marchons dans les galeries), équipe tous les passages remontants. Pas de plein vide, mais des escalades cotées 5/6. Une fois équipé, rien de difficile mais tout est pénible : glissant, incliné en biais... La dernière corde est trop courte d'un ou deux mètres ce qui entraîne un dernier jet sur corde tendue et une sortie de puits épique. Dernière chatière et tout le monde est dehors. Quelques mètres sous la sortie nous trouvons une petite salle bienvenue pour se changer à l'abri.

Nous sommes sur une falaise, 50 mètres au dessus de la forêt. Je suis bien content qu'il fasse nuit, goûtant peu les grands vides en plein jour. Descente sur des cordes en place, de fort diamètre, gonflées d'humidité et complètement gelées, elles pourraient tenir debout sans problème. Le problème c'est plutôt d'enrouler la corde dans le descendeur et de se secouer pour arriver à descendre. Il ne reste plus qu'à traverser le flanc très incliné de la montagne sans chemin dans une forêt enneigée. 

Nous terminerons le séjour dans des bains naturels avec une eau à 38°. Je vous fais grâce des photos.

Vidéo (que de la partie spéléo) : https://youtu.be/pBZ4TAI2idA


photos : un peu tout le monde

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