vendredi 17 août 2018

Les Rivières Pourpres 3

15 et 16 Aout 2018
Gavarnie (et Espagne)
Claire, Pierre, JMarie, Alain, Noël, Chantal
TPST : 3 + 2

Mercredi 15 Aout

Arrivée vers midi en dessous du col des tentes. Pique nique grand luxe sous l'auvent.


Et nous voilà partis vers l'Igloo. Il y a deux ans j'avais erré pendant des heures avec Michel sans trouver le trou. L'an dernier il me manquait le dernier spit en haut du puits terminal. Cette fois on a tout !



Petit tas de neige à l'entrée :


Puis descente du plan incliné infernal. Le moindre faux pas envoie une coulée de caillasse sur les copains de dessous. Lors de la découverte, pas un caillou n'était visible : la glace recouvrait tout.



Dernier ressaut vers la salle terminale :


Avec les derniers vestiges de l'igloo :



La glace est pleine de pierrailles. La fonte n'a pas dégagé la suite. Au contraire les cailloux recrachés lors par la glace ont bouché la faille terminale. Sur un coté d'une lucarne bien comblée par un éboulis sort le courant d'air glacial qui parcours toute la cavité. Le chantier parait facile. Avis aux amateurs de désob. Cette cavité est idéalement placée entre les pertes du Gabiétous et la résurgence de Gavarnie 800 mètres en dessous.


Nous remontons un réseau supérieur déjà connu.
Sortie vers 19 heures et retour au camp sous une belle lumière.


Jeudi 16 Aout

Départ à 8 heures du col des tentes. Direction : la brèche.
Alain handicapé par une douleur rotulienne est obligé de faire demi-tour.



Passage du câble

Nous mangeons au Col des Isards. Claire et Chantal redescendent. Nous poursuivons à la recherche de la grotte repérée avec Michel il y a 2 ans. J'avais trouvé une galerie qui ne figurait pas sur la topo. Vraisemblablement ouverte par le réchauffement climatique. On s'était arrêtés avec Michel entre glace et roche au dessus d'un ressaut de 2 mètres par manque d'équipement adapté.
Cette fois Noël est avec nous, non comme invité mais comme expert en progression sur glace ! Avec compétence et matériel bien adaptés au milieu.

Falaise sur le flanc sud du Marboré
J'ai failli rater la cavité : en effet il y a deux ans ce dôme de neige n'existait pas et il était facile de descendre directement dans la première salle.





Entrée de la galerie

 En 2016 la glace occupait toute la partie gauche au dessus de ma main :



Ressaut équipé

Un couloir fait suite au ressaut entre glace et paroi. Je trouve deux amarrages sur abalakovs. Avec maillons rapides. Des glaciologues sont passés. Il reste un témoin (en rouge) de tous les carottages glaciaires. Les lunules on bien fondu : il ne reste que 2cm...



Noël double avec une bonne broche :


Et j'attaque la descente :


Dessous c'est une féerie ! Glace massive d'un coté, paroi rocheuse recouverte d'une épaisse couche de glace de l'autre et gour glacé entre les deux








Le parcours se termine faute de corde. En dessous des amarrages les cailloux chutent d'une dizaine de mètres ... et finissent dans un bassin. Le courant d'air gelé en remonte. De toutes façon nous n'étions pas équipés pour aller plus loin avec nos gants troués et nos sous-combis adaptées au Minervois.

les deniers amarrages en pleine glace. 
Cette cavité est exceptionnelle. Ambiance étonnante dans ces puits, parcourus par un courant d'air glacial, parfois en plein glace, les parois rocheuses disparaissent. Le but était de voir ce qu'il y avait en dessous du ressaut initial. L'objectif est atteint. Ce ne sera pas une première. D'autres ont eu l'idée avant nous. Mais l'envie était forte de poursuivre la ballade dans ce paysage extraordinaire.




jeudi 16 août 2018

Le tir le plus long

Trou du Kondalé, Trassanel.
15 Août 2018
Sylvain
TPST 9h

Entrée matinale vers 7h30 pour cette journée en solo.

Je profite de ne pas être distrait pour regarder les temps de progression, qui maintenant que le trou est convenablement aménagé me semblent finalement très raisonnables.

A allure normale et lourdement chargé, j'arrive à la "couille à jean-mi" 35 min plus tard.
J'en profite pour aller jeter un oeil au passage très ventilé lors de la première et attaqué par Jean-marie en désob. Mais  comme dans tout le réseau aujourd'hui, quasiment pas un souffle (légèrement aspirant au retour) en cette journée pourtant chaude. Va comprendre...
Je tends le casque à bout de bras dans l'ultime rétrécissement pour deviner une suite pas enthousiasmante. Le conduit horizontal et bas de plafond semble se transformer en méandre
 vertical et pas bien large...

Je reprends ma route et arrive au "croisement" 10 min plus tard, pour récupérer un peu de matos. En tout et pour tout on arrive donc au fond du puits de l'etron, sur le chantier de désob  en à peine plus de 50 min. C'est une autre histoire à la remontée...(on taquine les 2 heures).

Je profite du trou en 10 laissé par jean-Mi en haut de ce dernier puits pour agrandir une nouvelle fois son entrée. Tir très concluant, mais il en faudra encore un pour rendre le passage vraiment confortable.

Alors que je suis sur le point de m'engager dans la descente, je vois in-extremis que la corde est tonchée (en bien tonchée...plus de gaine!) juste sous le noeud! Que s'est il passé?
Autre question (à Maître Massette) : pourquoi  avoir changé le fractio d'origine, qui me semblait bien placé pour cet amarrage sur becquet avec un frottement magistral juste dessous? A cause de la corde trop courte?
Quoi qu'il en soit il faudra pour le prochain visiteur couper la corde amont au niveau du tonchage et  prendre celle de 25 m au croisement pour équiper le dernier puits avec son fractio (goujon de 10 en place, il faut récupérer écrou et rondelle, + amarrage, posés sur le plancher concrétionné juste en haut du premier puits). J'ai remonté celle de 12 m pour qu'il n'y ait pas de boulette.

Tant qu'on est sur l'équipement, j'ai laissé en remontant un amarrage en place (goujon en 8) au niveau du puits que voulait rééquiper Jean-Mi après la visite du SCM.

Niveau désob, çà commence très mal...Le perfo est au bout du rouleau. Je m'en étais aperçu la veille en le testant, mais ce que je prenais pour un faux contact de l'accu est en réalité un mal plus profond.
La machine tourne en fait exactement 2 seconde avant de s'arrêter. Il faut alors attendre un temps équivalent en lâchant la gâchette, avant de repartir...pour 2 nouvelles secondes...Si on ajoute le temps nécessaire pour que le percuteur s'enclenche, on frôle les 30 min par trou en 10 mm!! Heureusement je n'ai qu'un accu..et du temps...
Après 2 essais infructueux (une paille foireuse et un canon), la réussite de la dernière sortie est de retour. Les 2 tirs suivants décrochent chacun un menhir qu'il faut, pour l'un deux, à nouveau percer pour pouvoir l'évacuer. En 2 sorties et seulement 5 tirs, ce sont pas loin de 2 m3 de roche qui sont évacués! Jamais vu çà...

Je peux ainsi m'engager un peu plus et pénétrer dans l'agrandissement entrevu la dernière fois. En haut un élargissement significatif et une rapide escalade permettent de vérifier qu'on retombe bien sur sur le haut du puits de l'étron, au travers d'un appendice parallèle, aperçu lors de la dernière sortie. Celà aurait pu nous éviter cette désob, mais l'accès restera néanmoins plus aisé par le bas si on doit poursuivre par là.

Le bas justement est moins enthousiasmant. Cette partie de la faille est tapissée de sédiments sur près de 10 m de haut, et le fond est pour le moins vaseux, mélange de sable et de matière organique en décomposition, à l'image de ce qu'on a connu aux plus beaux jours de Macron. Néanmoins le bout de la faille débouche sur un ressaut de 2 mètres , probablement pénétrable en un tir. Pas d'air, et visiblement bien gras mais çà vaut le coup de savoir si on peut faire "sauter le bouchon".

Ce qui est surprenant, c'est ce remplissage de sédiments dans cette partie de la faille, alors de le puits de l'étron qui est juste adjacent (et communiquant) est parfaitement décapé. Est ce que la faille a pu se remplir complètement lors d'une crue majeure, avant qu'une autre de moindre importance n'ait pu nettoyer le puits de l'étron, tout en étant évacuée vers le bas...Je reste perplexe...

Quelques interrogations qui devraient rapidement être levées.

Prévoir également de jeter un oeil dans un départ concrétionné juste au niveau de l'amarrage du puits de l'étron supérieur, dans la salle du croisement. Je pensais que cela communiquait avec ce puits mais il semblerait que non...

samedi 11 août 2018

Berangeons nous les uns et les autres

Samedi 11 août
Beranger
JME SD
TPST: 8h

Nettoyage du chantier.
A 2, il faut vider la barquette dans le cloaque central pour reprendre les déblais jusqu'au stockage.
La terre sèche et friable se change en boue collante et visqueuse qui avale les gants.
Malgré tout , nous avons progressé de 2 à 3 m , en laissant un chantier propre.
Courant d'air soufflant,  constant et régulier.

Béranger : les dernières cartouches

Jeudi 1° Aout 2018
Trou de Béranger Trassanel
TPST : 6 heures
JClaude, JMarie

Ce trou n'a intéressé que moi pendant un moment. Quolibets sur le courant d'air qui est plus fort quand le diamètre de la suite se rétrécit...
Obligés de rappeler la réserve pour poursuivre le chantier. Bien conservée la réserve !
Maintenant le diamètre augmente et le courant d'air aussi !
Dégagement du passage des Ragondins et vidange du dernier tir. 

Fond du passage des Ragondins

Devant le conduit continue. Au sol un mètre devant la terre s'élève formant une petite bosse qui empêche de voir plus loin.
Déjà midi, il est l'heure de rentrer.  A condition de pouvoir s'extraire de la bauge des Ragondins :



Piscine, bière et bon repas au PC.
Je ne joins pas de photos pour ne pas provoquer les ricanements du public : "la spéléo dans ces conditions... ect"
JClaude regagne la fraîcheur pour une sieste bien méritée.
Je repars seul. Au soleil la température dépasse les 40°. C'est un plaisir de retrouver l'ambiance revigorante de la cavité avec un différentiel de 30°.
Mon objectif est de voir ce qu'il y a derrière la bosse. Ça semble redescendre et c'est noir. Pas toujours une bonne idée ce genre de projet.
Je réussis à araser le monticule.
Derrière ? Ça continue sur 3 à 4 mètres. On est au plafond d'un diverticule. La voûte est bien érodée. Le sol toujours en terre assez sèche. Quelques lames latérales seront à péter pour plus de confort. Il n'y a plus qu'à décaisser... Ce chantier qui ne demandait qu'une personne pour franchir le passage du Pomélos devient une désob classique avec chambre de stockage assez éloignée.
J'ai peut être une idée pour aller voir au bout si ça vaut le coup. A peu de frais vu nos moyens limités (article en préparation)
Mon impression qui ne m'avait pas trompé en attaquant avec JClaude le Kondalé me souffle que ça sent bon !


jeudi 9 août 2018

Un nouveau mystère?

Samedi 4 aout
Le Kondalé

SD et JME
TPST: 8h

Démarrage matinal et laborieux.

Premier objectif: le puits de la pince à sucre.
Un goujon est enfoncé à la place de la paille défaillante.
Nous n'avions pas pris de matos, bout de corde et sangle qui auraient, peut être, permis d'extraire directement la bête, doublement claveté....
Après des nombreuses tentatives infructueuses, un trou de 8 est percée, une paille détruit le clapas .
Quelques blocs sont remontés, mais un gros nous échappe et se bloque 1 m plus bas.
Il faut agrandir la moitié du ressaut pour pouvoir atteindre le fond.
Malgré un léger courant d'air , qui pourrait provenir d'une convection avec un  puits parallèle, l'endroit n'est pas "bandant"...

Deuxième objectif: le puits de l'étron.
Nous chargeons les deux trous en 10,  que j'avais faits à la sortie précédente.
La roche est dure et compacte, en grosses states au pendage vertical.
Des lames de plus d'un m² se détachent.
Idem pour les 2 tirs suivant. 2 énormes lames bien épaisses doivent être pétardées pour pouvoir être  évacuées.

La suite se présente sous la forme d'un faille étroite et verticale.
Ça rappelle furieusement les mystères!

Le courant d'air est sensible quoique doux .
Il y a encore beaucoup d'eau dans le trou.
Gare aux accus.