Vignevielle
Laurent et Christophe 100% SCA
Guillaume et Jean Michel 100% GPS
Sylvain 100% SCA et 100% GPS (un Delabre compte double et peut en cacher un autre)
TPS: 16h
Restons modestes, cela fait 5 ou 6 ans que nous attendions.
Pendant tout ce temps nos héros se sont ratatinés, ont pris de l'age, l’arthrose les guette, embusquée...
Ce matin, qui n'a pas dormi depuis 3 nuits, ne s'est pas remis de la fête du vin (pour raisons strictement professionnelles), a la courante après une poêlée de champignons louches, a un fond de crève , une douleur tenace .... etc ...
Bref ça va chier !
Chacun son kit et nous voila partis.
Les 5,5 premières heures passent vite, une modeste collation est suivie d'une séance d'habillage en milieu hostile. Le siphon se présente comme une belle vasque peu profonde avec une grosse lame qui la coupe en deux longitudinalement.
Une simple immersion et l'on passe de l'autre coté.
Beaucoup plus facile à dire qu'a faire.
L'avantage d'un groupe c'est qu'il suffit qu'un se décide, pour les les autres soient obligés de suivre.
Derrière, c'est du brutal, déchiqueté, corrodé, bardé de lames acérées, rognons contondants, marmites parfaites, garnies de galets polis purement sphériques. Un ensemble minéral, fantasmagorique, excessivement agressif, magnifique et anxiogène à la fois.
Par endroit les blocs accumulés par terre, simplement posés au grès des flux formidables, s'effondrent sous mes pas, se tassent, s'imbriquent ....
A la magdalénienne, armé d'un coup de poing de pierre ramassé par terre, je casse tout ce qui dépasse pour nous frayer un passage dans cette foret de piques minérales.
Devant c'est la frustre lutte issue du fond des ages, derrière la plus sophistiquée des techniques modernes avec un disto qui enregistre plus vite qu'un spéléo de base ...
Et puis se présente le fond ultime, le siphon siphonnant, le bout du bout.
Nous ne sommes pas déçus, plutôt soulagés, qu'il y a t-il de pire qu'un "arrêt sur rien", "achèvement sur continuation" ! !
Le job est fait, il faut rentrer à la maison.
Ce n'est pas un retour mais une retraite.
Au fil des heures la grotte nous blesse, nous maltraite, s'incruste dans nos chairs, nous use la tête, déchire nos combis, lacère les kits.
Plus la sortie approche, plus les difficultés s’accentuent, vicieuses, cruelles, impitoyables.
Quelques glissades, chutes, chocs, heureusement sans conséquences immédiates et nous voila dehors, libérés, meurtris mais saufs,
et fiers.