jeudi 26 mai 2022

Encore un (petit) espoir

Samedi 21 Mai 2022

Guillaume, Sylvain, Jean Marie

Kondalé, Fournes

TPST : 9 heures


Ça commence bien : Sylvain a passé son baudrier à la machine à laver et il le retrouve tout entortillé. J'ai eu le temps de m'équiper en totalité, il était encore en train de le retourner dans tous les sens. Heureusement Guillaume l'a un peu aidé autrement il était sur le point de défaire les coutures !

C'est fait, maintenant le baudrier de poitrine. Il l'a oublié... Il en trouve un vieux, l'enfile et s'aperçoit qu'il n'y a pas de dispositif de fermeture...  Il est prêt à rebrousser chemin, quand son regard tombe sur un tas d'affaires échouées à ses pieds : miracle le baudrier neuf est là.

Je mets au point mon système de crochet/collet pour décoincer le bloc perfide ; ça va être coton pour l'amener au fond.

On démarre enfin, je jette un coup d'oeil à son équipement : il a mis son frein à l'envers... Et l'ensemble me parait bizarre sans que je puisse dire en quoi.

C'est Guillaume qui réagit : "mais tu as 2 descendeurs?" !!!

Je m'en trouve tout ragaillardi : "quand je me vois je me désole, quand je me compare je me console".

On finit par rentrer dans le trou. Je les laisse passer devant sachant qu'avec mes perches je serai ralenti.

Effectivement entre les chatières et le bas des puits ou les perches se plantent dans le sol, je mets près de 2 heures à atteindre le chantier.

L'équipe est déjà en action, je reste au camp pour casser la croûte (il n'y a pas de place pour 3 au fond de la faille).

Sylvain remonte et je prends sa place. Le chantier a bien changé : totalement vertical, sans marches ou prises, tout se fait encordé. A 2 sur la même corde de désob (Guillaume a oublié de prendre celle qui attendait au bas du Daily Star. Je l'ai vue en passant mais j'ai pensé qu'il l'avait laissée volontairement car trop courte). Le bas de la corde est inaccessible, coincé par des blocs, et elle se retrouve trop tendue pour mettre en place les fractios nécessaires... Le becquet retrécissant le passage n'existe plus. Guillaume a pu descendre de plusieurs mètres et mettre le pied sur le bloc !!!

Le pied seulement; c'est trop étroit pour pouvoir se baisser. Du coup le bloc crée une plate forme sur laquelle se posent les gravas. Mais comme la faille est plus longue, un espace est libre pour purger l'excédent qui dévale jusqu'au fond, beaucoup plus proche maintenant. Ce n'est donc pas bouché et nous pouvons reprendre nos tirs. 

Enfin, c'est beaucoup dire car les échecs se succèdent. Guillaume remonte, Sylvain le remplace : "vous avez pas été très efficaces, le chantier n'a pas bougé". Il n'a pas tout à fait tord.

Perçage en 8 ; la paille se coince. Il l'a retire , elle se vide... Élargissement du trou en essayant d'évacuer la poussière : nouveau coinçage. Je passe sur les remarques spontanées au sujet de la mollesse  de la paille et autre manque de rigidité. Perçage en 10 ; la paille de 8 s'y coince à nouveau... Pour toutes ces opérations je suis 4 mètres au dessus de lui et nous échangeons tous les outils par une cordelette. Rien ne tombera ce qui tient du miracle.  Il a réussi à extraire à nouveau la paille. Je la remonte, en coupe un bout. Nouvel essai avec un bourrage symbolique, l'amputation n'ayant pas été suffisante. Pas de "bang" mais un long sifflement fielleux. Sylvain croyait que je sifflais. La paille à brûlé comme les "feux d'artifice" que j’enflammais dans mon enfance avec des pétards défectueux. Le chuintement durera longtemps et la combustion incomplète crée un nuage de fumée âcre comme je n'en avais jamais vu sous terre. En plus il n'y a cette fois aucun courant d'air. Si celui qui était habituellement présent était du à une convection il ne disparaîtrait pas ? Si ?

Derrière (et sous) moi Sylvain s'étouffe et jure comme un forcené. Mais c'est pas évident en équilibre sur cette corde de tout rentrer dans le kit sans rien faire tomber. Je finis par boucler le sac et remonte doucement (par force) suivi de près par les quintes de toux et les crachats de l'artificier.

Nous retrouvons Guillaume au 4x4 vers 19 heures.

Le Kondalé n'est donc pas bouché. La prochaine sortie nous ferons des tirs chirurgicaux pour élargir avec le moins de gravas possible. A suivre.


lundi 23 mai 2022

Trassanel, rééquipement

Avis à  la population (spéléo)

Comme l'accès aux réseaux III et IV de Trassanel a été déséquipé et que nous travaillons au fond du IV au trou du Mystère, Guillaume a rééquipé le Ribéro et le Puits qui Siffle avec une corde neuve et des amarrages neufs (sur spits et broches existantes). Merci de communiquer à Jean Claude toute anomalie que vous pourrez constater.

Par ailleurs, quelques photos de porches dans les falaises du Lubéron, du calcaire partout et pas de réseau notable.






Et pour finir une vidéo rafraichissante de Kamil, notre ami polonais, Intéressante surtout pour les premières et dernières minutes.


Si le lien ne s'ouvre pas :

https://rumble.com/v12dbt9-jaskinia-niena-syfon-dziadka-sniezna-cave.html

Bonne semaine. Je vais me mettre à la rédaction de l'article sur notre dernière sortie au Kondalé.

dimanche 1 mai 2022

Kondalé, dernier acte ?

Samedi 30 Avril 2022

Kondalé, Fournes

Guillaume, Jean Marie  TPST : 9 heures 


La journée avait plutôt bien commencé. A part qu'a mi-chemin un éclair de lucidité m'a rappelé que j'avais oublié l'indispensable. Du coup on n'est pas rentré tôt dans le trou. Descente en une heure,comme d'ab. Collation puis action. Le chantier est assez confortable (sec, propre) en dehors du fait qu'on perce encordés, tout le matériel accroché par ci par là. Rien n'est tombé, pas même le burin (en ramener un autre au cas ou pour la prochaine fois). Ce serait ballot de de se taper la descente pour se retrouver sans burin au fond. Surtout si c'est Sylvain qui le manie. Les opérations se succèdent, la roche pète bien, les blocs dévalent la faille. Quelques ratés : un canon par traversée de faille cachée, rupture de ligne... Le classique.

Le courant d'air soufflant, faible à notre arrivée s'intensifie. Convection créé par notre chaleur ou montée de la température extérieure ? Il me parait quand même assez intense pour être du qu'à nos 37°.

Au tour de Guillaume pour un dernier coup et c'est le drame. Pas pour nous ; mais un bloc de bonne taille se coince quelques mètres plus bas. Et merde. Encore quelques blocs qui lui tombent dessus. Le Kondalé est bouché  !!!

Guillaume arrive à passer la tête : sous ses pieds : un passage étroit puis 4 bons mètres pénétrables sans désob. Alors que depuis le début on n'a pas fait un centimètre sans tirer !

Il tente de passer, réussit presque mais n'ose pas : la corde est une vielle corde de désob, un seul amarrage en haut et des frottements partout, c'est la fin de journée et la fatigue accumulée lui fait craindre la remontée de ce passage, certes pénétrable, mais quand même étroit.

Nous décidons de remonter. Je n'ai pas envie de m'épuiser et je fais bien attention à toutes les prises, à prendre des moments de pause, à passer les fracs tranquillement... Je m'aperçois juste avant la sortie que je n'ai fait que reprendre les enseignements de Jean Claude ! Efficaces ces enseignements, je me sens en pleine forme, pour seulement 9 minutes de plus qu'une remontée habituelle. Ça ne vaut pas le coup de se crever.

Bon, et le fond alors ?

3 scénarios envisageables :

On trouve un finot qui passe l'étroiture, dégage les quelques blocs, pète celui qui coince et on reprend la désob. Sylvain ? Pas vraiment finot mais assez long pour se baisser au niveau des blocs ? Etienne ? Marius ou Julien ?

On remonte les blocs en haut de la faille, mais il faut être 6 ou 7

On déclare le trou bouché et on déséquipe le fond.