Samedi 20 Janvier 2018
Trou de Béranger ; Trassanel
Jean Marie
TPST : 7 heures
Je profite d'être seul pour revenir au fond de Béranger.
Je déballe tout mon matériel content de ne rien avoir oublié. Erreur il manque la mèche de 8x40 et le bourroir. Je n'ai qu'une petite mèche de 8x30 et un morceau de bourroir en bois que Guillaume avait cassé lors d'une des dernières sorties.
La démolition de la murette qui produisait une gamate pour 4 tirs est loin. J'avais aussi oublié que le chantier avait retrouvé une avance normale et que quelques gamates m'attendaient sur le front. Après vidange du pont bas que les dernières pluies ont s'est rempli.
Le premier tir est parfait. Tout compte fait 5 à 6 cm de bourrage suffisent. Du moins dans cette roche. J'atteins l'angulation qui m'empêchait de voir la suite. En fait le conduit ne remonte pas comme je le pensais mais continue horizontalement. Ce que j'avais pris pour une cheminée n'est qu'une cloche. 2° tir parfait également. J'avance. La suite : un amas terreux à gauche, une lame au milieu séparée de la paroi de droite par une faille d'un centimètre pleine de terre. Les choses se gâtent. Tous les trous traversent. Le 4° ne ressort pas. Mais la paille ne part pas. Et merde, je n'ai plus qu'à repercer dans ce gruyère. Je tente la paroi de droite mais le trou arrive sur la faille. Enfin un 2° trou sur la paroi est utilisable. Effet excellent la paroi a bien pété et la lame n'existe plus. Je récupère la paille défaillante et poursuis la progression. Tel un bousier reculant les bras pleins de terre et de roches pour les ranger dans le point bas. Au delà le section change : plutôt faille verticale remontante. Je n'ai plus de place pour stocker.
Le coin est agréablement ventilé. Je travaille couché sur la paroi de gauche bien moelleuse. Presque trop c'est la consistance de l'argile juste comme il faut pour tourner une poterie. La principale dépense d'énergie étant justement de décoller le casque de sa gangue.
Tout au long de la journée le courant d'air aspirant était net, régulier, emportant les poussières de perçage et les gaz. Par contre en avant, le grondement irrégulier des rafales est impressionnant, irrégulier et sans rapport avec le courant d'air de la cavité. J'ai la nette impression que c'est le bruit du vent à l'extérieur. Çà fera une traversée d'initiation ! Mais je ne comprends pas l'intensité du bruit. Il n'y a pas de trou pénétrable en surface. Je suis plusieurs mètres sous terre et si une faille ressort elle doit être assez étroite et colmatée. Comment le vent peut-il se faire entendre aussi bien. En ressortant j'ai entendu le même bruit à la sortie mais que quelques mètres avant la porte et là le conduit est de section respectable et la lumière du jour visible.
Autre élément qui ne me rassure pas : la cavité a été visitée par un Minervologue (ou Cabardologue) notoire et son rapport sur les perspectives du chantier est enthousiaste voire dithyrambique...
Quoiqu'il en soit j'ai besoin de renfort pour évacuer les gravats et finir le boulot : 95 % de "chances" de sortir et 5 % de ...