samedi 29 avril 2023

Kondalé, il est peut être temps d'arrêter

 Vendredi 28 Avril 2023

Kondalé, Fournes, Guillaume, Jean Marie TPST : 7 heures


On est partis pour atteindre le fond. J'ai l'appareil photo, le matos topo...

Mais on a été pire que tout. Parfois on progresse peu, mais là on régresse.

Le rééquipement de la Pince à Sucre commence à merdoyer, la virole ne veut pas tourner et Guillaume est obligé de détricoter le nœud. Heureusement la corde n'est pas fixée plus bas et elle a le bon gout de ne pas s'accrocher. Dons il s'engage avec force jurons et commence à percer. Pourtant le bas est assez confortable. Deux opérations réussies sur 5 ou 6 trous. Un fiasco. J'ai bien vu le fond avec la corde qui atteint un tas de pierres.  Salle pour jouer à la belote ? Plutôt  de la place pour deux, voire un seul. Deux ou trois tirs et on y sera. Ce sera pour la prochaine fois, il est l'heure de remonter, je dois être à dehors à 17h. Je remonte jusqu'au vestiaire, Guillaume me suit. On casse la croûte, je prépare mon kit et m'aperçois qu'il manque un accu. "Il a du rester au palier à moitié puits, tu l'as pas vu ?" "Ah non, il n'y avait plus rien..." Plus rien ? Le palier mesure 60 cm sur un mètre avec 2 petites encoches ou on stocke le matériel. J'insiste et Guillaume redescend. J'étais prêt à remonter, mon kit ficelé, je prends en plus le perfo du kit de Guillaume pour l'alléger et qu'il puisse rattraper son retard. Je remonte doucement, ce n'est plus un kit mais une ancre. Même en prenant mon temps Guillaume ne me rattrape pas. J'attends un moment avant chaque puits. Au bas du Vlassov, je l'entends arriver au pendule, un peu plus bas. Je laisse le perfo au pied de la corde, à un endroit ou il ne risque pas de l'envoyer au bas d'un ressaut et attaque le P20. En haut je l'appelle "Je t'ai laissé le bébé au bas du puits" Je l'entends grommeler. Remontée lente et il n'arrive toujours pas. Au départ du Malcommode j'ai l'idée pas vraiment maligne de nouer mon kit à une vieille corde de désob qui traîne par là pour le hisser depuis la Grande Salle. Bien évidemment il se coince. Je suis pas mal, j'ai la flemme de me refarcir le Malcommode dans les deux sens. J'attends donc. Au bout d'un moment Guillaume se pointe, je lui dit de faire passer le ressaut au kit et d'attacher le sien. Je tire, le mien arrive, puis un coup sec et son kit décolle comme un bouchon. 

"Mais qu'est ce qu'il y a dans ton kit ? il pèse à peine plus d'un kilo ? Tu n'as pas pris le perfo ?" "Ben non, tu ne me l'as pas laissé, je n'ai rien vu"

Il est persuadé que je déconne et que j'ai toujours l'appareil dans le sac. Comment à t-il pu ne pas le voir ? La base du puits fait à peine 4m2. Non, mais vous le croyez ? Il l' a laissé !! Moi, ça pourrait être l'âge. Mais lui ? A peine 50 balais ! Effet retardé des gaz ? Ce trou est maudit, d'ailleurs on a l'impression qu'il s'approfondit de plus en plus entre notre descente et notre remontée (2h30)

Quoiqu'il en soit, le perfo est toujours en bas...

samedi 15 avril 2023

La Ferrière est réouverte

Vendredi 14 Avril 20223

La Ferrière, Fournes   Angélique, André, Christophe, Jean Marie 

TPST : 7 heures

Sur les conseils de Stoche j'étais passé à l'automne jeter un coup d'oeil sur ce chantier abandonné depuis plus de 30 ans. J'avais débouché l'amas de feuilles, d'humus et de branches qui obstruait l'entrée après la crue de 2018 et m'étais arrêté quelques mètres plus loin sur un bouchon identique.


Nous attaquons immédiatement deux chantiers. Je commence à dégager le bouchon pendant qu'Angélique dégage le diverticule latéral ou on sent un léger courant d'air. Double désob, c'est une première. Christophe dehors et André au relais ne chôment pas. 

Coté diverticule le plafond devient de plus en plus scabreux avec de gros blocs qui menacent (tirs anciens ?). De mon coté par contre la suite apparait, dégagée de remplissage. 

Pause de midi chez Angélique et Christophe qui habitent tout près. Heureusement car les giboulées se succèdent. Café et retour au chantier. On abandonne le diverticule et deux opérations sur le coté droit du conduit principal font pschitt... Microfailles, contact entre beau calcaire bleu et roche indéterminée. La paroi est quand même un peu malmenée et la massette finit le boulot. 

Un dernier rétrécissement et Christophe prend le relai pour une troisième intervention : succès total. Tu formes  les nouveaux et rapidement ils font mieux que toi... J'entends Sylvain dire qu'ils n'ont pas de mal. Bref, il n'y a plus qu'à sortir les blocs. Angélique s'y colle.

Grave erreur. Si elle passe en pointe tu es sûr ne plus revoir le chantier. Impossible de la faire sortir. Elle gratte comme un Jack Russel sur une taupinière. Avec nos deux gamates on a du mal à suivre le rythme. Le passage est enfin propre, quoique très étroit. Une dernière intervention serait nécessaire pour ouvrir une autoroute mais Angélique tente de passer. Elle s'en sort pas mal et derrière trouve une cloche assez dégagée. On la suit puisqu'il y a de la place pour tous. Il y a 30 ans, les gars qui ont creusé ne devaient pas être très épais, dénutrition ? anorexie ? Sans les trois interventions artificielles c'était vraiment très, très étroit.

Revenons à notre conduit. Christophe arrive au somment d'un ressaut, étroit également, mais qui semble pénétrable. Quelques blocs de la taille d'un ballon de foot sont coincés au dessus. Il les décroche délicatement et me les fait passer. Au fond, 3 mètres plus bas le sol est encombré d'humus sec et de branches. Le courant d'air, alterné mais assez fort qui est apparu en milieu d'après midi (effet de la désob ou changement atmosphérique ?) passe entre ce remplissage et une paroi bien verticale. La topo semble montrer qu'il faut passer sous cette paroi pour atteindre le terminus. C'est bien ça ?

Ce sera pour une autre fois. Retour à la voiture (bien 20 mètres) sous un vent infernal.

Pas mal ce trou. propre, sec. L'humus y compris celui du fond était très humide à l'automne ; actuellement ce n'est que de la poussière. Conséquence d'une ventilation intensive ? Très bien situé. Il avale une énorme quantité d'eau en crue ; confirmé par Christophe qui a vu tout le ruisseau s'y engouffrer en 2018. Juste au dessus un soutirage à absorbé un énorme volume de terre lors de cet épisode, ce qui n'a pas bouché le passage de l'air dans notre galerie. Après l'élargissement que nous n'avons pas eu le temps de réaliser l'accès au fond sera de tout confort. Il ne reste plus qu'à espérer que ça ne restera pas étroit trop longtemps. Si certains sont intéressés par ce chantier envoyez moi vos coordonnées pour inclusion sur une liste.

mardi 11 avril 2023

Avant dernière au Kondale

Aven de Pertusac, Trassanel

Lundi 10 Avril 2023

Sylvain

TPST 7h


Sortie en solo en ce lundi pascal.

Départ matinal, le premier boum retentit à 9h au fond de la pince à sucre.

En arrivant sur place, je trouve 2 pailles de la dernière sortie qui lévitent au milieu de la faille, toujours retenues par leur fil électrique. Comme elles n'ont pas pété, je les remplace par des nouvelles et économise ainsi 2 trous.

Le premier tir en double est fantastique d'efficacité. En burinant un peu, une dalle d'un mètre de long se décroche et manque de me coincer la botte. Je parviens à la découper et à la faire glisser au fond sans qu'elle se coince. Les aller-retours se succèdent (8 en tout), augmentés de quelques va et vient pour raccrocher la ligne que j'embarque régulièrement à la remontée.

Le dernier tir est encore plus spectaculaire et me permet de m'engager plus bas, retenu par ma poignée placée tout au bout de la corde, qu'il faudra pense à rallonger. Je distingue encore mal la suite, et cherche ou percer le prochain trou lorsqu'il me vient subitement l'idée étrange de me retourner!

C'est un autre trou qui s'ouvre alors à moi. Le fond est là!!! Trois mètres sous moi, presque pénétrable. 2 à 3 tirs suffiront à l'atteindre aisément.

Alors tout çà pourquoi? Une petite alcôve où l'on peut se tenir debout, se retourner, jouer à la belote...

Le fond est jonché de cailloux mais je ne vois pas les grosses dalles du premier tir. Il y a peut-être un mince espoir d'une continuation sous une des parois au niveau du remplissage.

Mais s'il faut dégager une partie du fracas de tous nos tirs, je ne vois nul endroit où les stocker sans avoir à remonter les 25 m de puits ouvert...

Aucun courant d'air ressenti mais comme dans presque tout le trou ce jour. Amplitude thermique très faible ou on a tout bouché? Quoi qu'il en soit je suis certainement gazé comme un blaireau et la remontée est terrible. J'échoue malgré tout à battre le record de lenteur à la remontée toujours détenu par Guillaume.

Attention pour les prochains, les empilement de blocs stockés dans les points bas, sur les côtés de la faille, ne tiennent que par la volonté divine, et il faut passer dessous...

A noter qu'en bas du premier puits de la Pachamama, une offrande a été faite en l'objet de cette lampe frontale retrouvée, et qui n'était pas là il y a 3 semaines. Soit ce n'était qu'une lampe de secours perdue sans que le visiteur ne s'en rende compte, soit le gars qui a tombé sa lampe en haut du puits a du bien galérer pour retrouver la sortie...



Si ce gars nous lit, il peut m'appeler...

lundi 10 avril 2023

Trois petits trous

Samedi 8 Avril 2023

Grotte Médiévale, Cannac, Four à Chaux

Trassanel, Cabrespine TPST : 6 heures

Sylvain Jean Marie


Rien n'a changé au fond de la Grotte Médiévale. Contre toute attente Sylvain préfère creuser le sol du diverticule qu'on avait dégagé avec Caroline plutôt que tenter le conduit descendant entre ouvert qui montre un peu de vide. Donc on creuse dans la terre sèche un trou d'un bon mètre de diamètre. Aucun indice, pas la moindre paroi, interstice vide, courant d'air ou autre fil conducteur... Autant creuser dans mon jardin, au moins on aurait pu planter un arbre.

Le balcon ou je stocke les tas de terre (c'est facile à creuser et le tas monte rapidement) est vite rempli.

On ressort vers 12h30 partager mes sandwiches au soleil (Sylvain a oublié les siens);

On n'a pas plus envie l'un que l'autre creuser au fond. Grotte des cordonniers (que nous ne connaissons pas) ? Sylvain propose puisqu'on a de quoi ouvrir à faire plutôt un tour vers l'entrée du Cannac qui lui laisse un souvenir marquant. Par miracle il m'amène à l'orifice sans aucune hésitation.

Courant d'air très modéré et alternant bien que le versant chauffe sous un beau soleil depuis le matin. Même avant la chatière le trou est pénible : des lames, des pointes qui ne demandent que quelques coups de massettes. Qu'ils reçoivent d'ailleurs. L'élargissement de l'infamie se fait sans problème. 

Les dispositifs de 3° génération sont parfaitement opérationnels. 

Sylvain tente une destruction de voûte par en dessous particulièrement déconseillée, mais ça le fait :

Si la vidéo ne s'ouvre pas copier le lien : https://youtu.be/y3WZx3MkdtE

La voie est donc libre pour les salles supérieures du Cannac mais attention, si vous tentez la traversée, les étroitures de connections restent en place... A réfléchir avant de s' y engager.

Question pour Masdam : à -3, sur la gauche s'ouvre une chatière sous quelques draperies cassées. Le trou est ventilé et s'arrête 6 ou 7 mètres plus bas sur une petite salle avec un orifice circulaire non agrandi. Pourquoi vous n'avez pas insisté ? Ca rejoint le Cannac plus bas ?


Pour finir l'près midi nous jetons un coup d'oeil sur le fond du Four à Chaux. Sylvain n'est pas plus emballé que ça malgré le courant d'air frais qui monte du fond. Il faut dire que rien ne tient... Le chantier reste ouvert pour des plus téméraires (si ça peut exister).

vendredi 7 avril 2023

Enfin un peu de première

Lundi 3 Avril

Trou du Pujol (?) Trassanel TPST : 6 heures

Angélique, Christophe, Jean Marie +/- Claire, Jean Claude, Alain A


Pendant le WE l'équipe de volontaires municipaux du village s'est attaquée au débroussaillage d'une parcelle sur la piste qui part vers la Grotte du Maquis, juste à la sortie du village. Sous les broussailles s'entreposaient depuis des décennies les poubelles du village...

Sur le bord de la décharge Alain a découvert un conduit incliné rapidement impénétrable. 

Les cailloux chutaient ensuite de quelques mètres. Alain a noté une forte aspiration, mais dehors il ne faisait vraiment pas très chaud. 

Notre sortie prévue ce lundi à la Perte de la Ferrière a changé de direction. La position de ce trou est idéale, juste au contact des schistes et plus à l'est que la trémie de Mata. 

Les parois calcitées du conduit n'ont pas été aisées à élargir. Il a fallu les gros moyens : groupe, marteau piqueur, coups de massettes (énergiques) et gaine bleue mais le passage est enfin libre. 

Après le plan incliné, je descends tant bien que mal de 2 mètres. Au fond tout est bouché. Je trouve un manche en ferraille et tout au fond une plaque de plastique bleue, rigide, et d'assez grande taille. Je me demande comment elle est arrivée là. Alain me confirme que l'équipe Mont de Marsan avait essayé de passer. Mais sans détruire tout ce qu'on a sorti, je ne pense pas qu'ils aient pu arriver au fond. Un enfant peut être ???

Revenir en période très froide ou très chaude pour pister l'éventuel courant d'air repéré par Alain (aujourd'hui, la température extérieure est égale à celle de la cavité). Un petit orifice entre deux stalactites en particulier serait à revoir.

dimanche 2 avril 2023

Pétarade laotienne

 20 mars 2023

Tham Houey Yè ;  Vang Vieng Laos

Jérôme, Marion, Christophe, Joris, Olivier, Louis, Jean Marie


L'avant veille la sous équipe ardéchoise renforcée par Joris était partie escalader une cheminée dans la salle topotée le 1° jour. En effet le fort courant d'air perçu dans la galerie d'accès à la salle ne se retrouvait pas dans la galerie de sortie, pourtant de diamètre comparable. J'avais repéré un point bas instable et sans courant d'air et plusieurs cheminées d'un bon diamètre. Joris avait grimpé 38 mètre en artificiel, au dessus le puits se poursuivait dans le noir et il avait laissé tomber. Au retour l'équipe avait grimpé une coulée latérale dans la galerie principale 

et là, au bout de 8 mètres, le Jack Pot : une belle galerie horizontale ornée de curieuses masses de gours. 


photos d'écran... Les originaux pour plus tard

A gauche un spéléo donne l'échelle

Arrêt sur une étroiture avec un sifflement de courant d'air impressionnant. Dans la galerie principale, une centaine de mètres plus loin, une branche plonge vers le siphon amont. 

Galerie principale

La galerie se poursuit bien vers le nord mais le principal réseau encore inexploré est derrière le siphon. A coup sur notre turbine est un regard vers cette branche inconnue.

Après avoir fait quelques emplettes au marché local, nous revenons ce jour avec la ferme intention de passer l'obstacle. Une partie de l'équipe part grimper quelques cheminées et prendre la topo. 

Avec Louis et Jérôme nous attaquons le chantier. Au premier abord je suis plutôt pessimiste : un trou bien rond ou les ondes de chocs vont s'équilibrer ; dans de la calcite qui plus est.

On casse les draperies sur la gauche et Jérôme perce un premier trou sur un pilier de bon calcaire gris qui partage notre orifice en deux. 

A droite du perfo, la "suite"

Coup sec, canon parfait. Pas une fente... 

On fera deux autres tentatives dans la calcite latérale ; avec le même résultat. De la fumée, du bruit et c'est tout.

Nous passerons plusieurs heures a nous relayer : perçage puis burin massette. Il est 18 heures et c'est toujours loin d'envisager un passage. Je repars avec Louis et Olivier pour ne pas bouchonner à 7 sur le trajet retour. Dans l'heure qui suivra, Marion réussira à passer à sa quatrième tentative... Derrière : galerie faille avec une petite escalade facile, mais qu'elle ne tentera pas, seule et dans l'incapacité d'être secourue si un problème survient.

Depuis le début de l'expé c'est vraiment le meilleur espoir de continuation possible. Sans nous, qui repartons demain pour Ventiane...