mardi 29 mai 2018

Spleen spéléo

Kondalé
Samedi 26 mai
JM Escande
TPST: 13h


Ma dernière sortie au Kondalé date du 21 avril!
Plus d'un mois d’abstinence terrible, la kondalite me ronge, me mine, je suis en manque absolu.
Levé avant six heure, la voiture chargée la veille, je passe devant chez Jean Claude vers 7 heure.
Aucune lumière, pas une âme qui bouge, je poursuis.
Le kit est plein à craquer:la perceuse, le dernier accu en état de marche, massette, burin, jeu de pailles,ligne,mèches, une douzaine de maillons rapides , appareil photo etc..
Il me reste juste assez de place pour caser 78 gr de rillettes pur porc, une ficelle , 125 gr de riz au lait, un demi paquet de gâteaux et un demi litre d'eau.
Mais la fièvre kondaleuse est si forte qu'il me faudra 13 heures de spéléo pour la calmer.

Descente chargée jusqu'au "Dailly star", ou je laisse le matos désob. Au passage macron, j'ai laissé un nouveau tuyau en pensant que l'ancien avait été remonté (selon le blog) et non redescendu. Il y en a deux maintenant (siphonnage 2 fois plus rapide).

Plus bas je nettoie le bout de méandre dynamité à droite et non dégagé.
Le résultat n'est pas terrible mais il permet de bien buriner la paroi de gauche.
Au final ce passage devient presque confortable.

Reprise de la descente, je retricote la double lunule qui permet de sortir du puits en main-courante, pour supprimer les jeux et frottements.

La suite est ahurissante: une corde fixée à l'arrache traîne par terre, comme un fil d'Ariane !!
En tant que président, je serais responsable, éventuellement au pénal de l'équipement.
J'assume mes bricolages et autres innovations ,mais démonte tout ce qui ne me plais pas.



2 lunules indépendantes + AN


Goujon inox de 10 + plaquette inox
doublé d'une chaîne inox



Départ du P20 sur double amarrage inox de 10 avec une lunule un peu basse

Du matériel traîne ça et la, des goujons, des maillons, des cordes...
Je ramasse tout et le dépose au fond avec d'autres restes. Les mèches d'équipements ont disparues, un étrier est désossé, des bouts de ferrailles partout!!!
Des cordes montent, descendent, frottent, à droite, à gauche.....
Je remonte dans la faille pour remplacer les mousquetons alu flambants neufs , par des maillons rapides.La plupart des viroles sont coincées et il faut utiliser un maillon comme pince-étau pour les dévisser.

Je règle les Y , chopine pour éviter les frottements.

Arrivé en haut de la faille, je dois reconnaître que le travail effectué est remarquable.
Curieusement il manque un bout de corde entre le premier et le second amarrage dans une zone particulièrement sensible: il faut poser un pied au millimètre entre les aragonites,  en gardant les mains dans les poches avec une paroi en devers, tout en ayant  les longes dans la bouches pour éviter quelles traînent!!

Cette partie qui, sans être exceptionnelle , est très belle et très fragile,   doit être protégée.
C'est notre devoir d'inventeurs et de spéléos responsables.

Faut'il mettre une porte comme aux vertes du Marcou??
Personnellement je suis contre.
Je suis plutôt pour enlever tout l'équipement permettant d'accéder facilementà la faille terminale.
Et organiser des visites de temps à autre.


Intermède technique de l'atelier des acacias:  choix d'amarrages.

De gauche à droite: goujon de 6 à utiliser pour les escalades en artif
SPIT: écrou de 8, cheville de 12, géniale invention française permettant la pose manuelle d’amarrages sur, mais non durables dans le temps (acier non inox) et d'une résistance moyenne, l’avènement des perforateurs légers sur accu les a rendu complètement obsolètes.
Goujon de 8 inox , 8 acier, plus faciles a poser que les SPIT et légèrement plus résistants.
Goujon de 10 acier inox, durables et plus résistants, ce sont les amarrages utilisés pour l'équipement du cheminement principal du Kondalé. Goujon de 12, constitue le standard (en inox) des équipements des parois d'escalade avec les broches inox scellées.

Revenons à la sortie. Mon appareil photo se coince, plus d'image, je remonte.
Premier arrêt dans le méandre,ou il reste un trou foré dans la première chatière et une paille foirée dans la partie la plus étroite. 2 très beaux tirs soldent ces problèmes.

Nouvelle pause à la sortie de Macron, le but étant de supprimer le seuil retenant l'eau dans Macon, nous obligeant à siphonner et mouillant au passage, le matériel notamment les accus qui n'aiment pas du tout ça !
Premier tir dans une couche pourrie sans grand résultat, deuxième dans une roche très dure, formidable.
Le troisième débouche dans un vide rempli d'eau, qui se met à couler hors du trou.
J'en profiter pour placer une paille courte de 10 selon la technique du "bour à l'eau"
Le bruit est très sourd et le résultat surprenant.
Le dernier tir se fera dans le premier trou, dans lequel j'ai bourré le fond qui débouchait dans des vides, placé une longue paille en 10, puis un deuxième bourrage costaud.
Le résultat est honorable. Le seuil est toujours là, mais pas pour longtemps.

Remonté et ré-équipement au passage du P12 modifié 10, par inversion de la corde selon l'adage: " la corde du bas sur l'amarrage du haut", pour que la partie abîmée se retrouve en bas.
Dans la bagarre avec les nœuds très serrés, je tombe ma clé de 13. Trop fatigué pour redescendre, je sort. A la voiture, la montre de bord indique 20h30...

lundi 14 mai 2018

Sous les gamates...


Kondalé Trassanel
Jeudi 10 mai : Alain, Sylvain, JMarie
TPST : 11 heures
Samedi 12 mai : Pierre, Claire, JMarie
TPST : 9 heures

Axe Quasi Nord Sud pour répondre à Daniel !

Sortie du jeudi pour améliorer l'accès à la faille et équiper la suite. Explorer ?
Je devais y revenir le lendemain mais Alain était HS, moi à moitié et il faisait un beau temps extraordinaire. On y est donc revenu le samedi.

Jeudi Sylvain est revenu péter son trou de la pince à sucre avec mon exploseur. Sans succès. Ça vient donc de la paille...
Avant de partir il a mis un tir efficace au dessus du puits de l'Etron. La lucarne en dessous du Daily Star, elle, a résisté.


Le lendemain j'ai rééquipé le puits. Mais au fractio, Sylvain, toujours facétieux, n'avait pas laissé l'écrou sur le goujon...
Par le plus grand des hasards j'avais une sangle et j'ai mis en place une dèv sur une lame inclinée. Les chances qu'elle tienne étaient voisines de zéro. Et pourtant tout le monde à pu descendre et moi remonter sans qu'elle lâche ! Quand ça veut !
En remontant je comptais réquisitionner un écrou sur l'amarrage du puits en dessous, et j'en ai trouvé un sur un goujon inutilisé !
Prévoir de mettre une vraie dèv qui évitera le frac inutile.
J'ai mis un second tir sur la lucarne, aussi inefficace que celui de Sylvain. Par contre l'entrée de l'étroiture au dessus n'existe plus.
Prévoir également de modifier l'amarrage du puits de le Pachamama : la corde commence à bien s'user sur le maillon.
Prévoir également de vite remplacer l’équipement mis en place dans la faille par des plaquettes classiques et des maillons rapides. La plupart des plaquettes sont utilisables pour l'escalade, les mousquetons alus seront vite abimés.

Quelques photos des 2 journées dans l'ordre de progression :

Un des puits encore non baptisés
Vire au dessus des puits terminaux






Premières concrétions
On en était resté là (article précédent) :


Si on part à gauche du kit, presque plein nord :













Retour au kit :



On s'engage sur la vire
 





Semi tyrolienne
La suite encore inconnue : une faille quasi plein sud se rétrécissant progressivement : 


LA faille !





Vanille à gauche, caramel à droite






Rétrécissement terminal
Il y a bien un orifice mais toute désobstruction est impossible.
La faille longue d'une bonne dizaine de mètres et haute de 5 à 6 est ventilée (convection ?)

Puits à la remontée :




Maintenant que vous pouvez vous repérer, petit résumé vidéo :




Fin de cette partie. L'exploration continue. Nous n'avons pas encore trouvé l'origine du courant d'air. Les puits terminaux avec traces de mise en charge nous donneront peut être la réponse.

En attendant.
Merci à tous ceux qui nous ont aidés à reprendre cette cavité.
Au premier découvreur et aux équipes qui sont arrivées au tube Macron.
A Jean Claude surtout, qui a insisté pour me faire découvrir ce chantier abandonné.
A tous ceux spéléos ou non qui ont tiré des gamates : Cyprien, William, Alain, Etienne, Lionel, Vincent...
Et à celui qui faute de pouvoir descendre nous a perpétuellement encouragés.