samedi 24 décembre 2022

Tout vient à point

J'avais bien noté la demande de Sylvain sur la projection de la topo du Kondalé. Mais il fallait que je me replonge dans les fichiers de Vtopo et les règles de transfert sur Google Earth. En 2018 Vtopo me balançait l'entrée au sommet du Mont Simel et je n'arrivais pas à la recaler. Cette fois j'ai réussi, sans trop savoir comment. La nouvelle page de Google Earth prise après le déboisement permet par contre de très bien positionner cette entrée et de définir l'altitude assez précisément.

Je pensais que la faille se situait grosso modo sous le ruisseau de Pertusac. Il n'en est rien, elle est en plein sur le flanc du Mont Simel :


Pas top pour trouver une entrée rejoignant le haut de la Faille, à moins d'un coup de pot extraordinaire.


Les points correspondant à la Faille :

110 coté droit de la progression est situé à 412 mètres d'altitude soit 174 mètres de sa projection en surface (586 m)
104 coté gauche à 405 mètres soit 180 mètres sous sa projection (585m)

Ça laisse de quoi trouver des supérieurs, mais un passage depuis la surface c'est moins sur. D'autant plus que je ne suis pas certain qu'il y ait du calcaire en surface.

A voir si tu as le temps de te balader pendant les vacances.


A rapporter avec cette projection IGN de la zone. Cette photo a été réalisée par Etienne, je crois. Ce serait intéressant d'y implanter le Kondalé. Mais si on regarde les courbes de niveau sur le ruisseau de Pertusac on voit que l'entrée du Kondalé (556 mètres) est juste au dessus de Cabrespine. Le point le plus bas (n°157) est à 365 mètres ce qui doit être une bonne centaine de mètres au dessus de la rivière. Mais on est descendu une vingtaine de mètres dans le chantier actuel et le plafond de la galerie de Cabrespine est à une bonne quarantaine de mètres au dessus de la rivière. Il ne resterait plus que 40 mètres pour une jonction. Qui pour le moment n'est que virtuelle ; si elle existait le courant d'air dans notre faille serait phénoménal. Ce qui n'est pas le cas.

Les points les plus "au dessus" de Cabrespine sont cotés de 32 à 91. Ils correspondent à la zone des puits ou disparaît le courant d'air ressenti dans les tubes d'entrée. Ça vaudrait le coup de chercher un peu mieux. Dans le petit réseau sous le Daily Star ou tu as essayé de m'abandonner ?

Quitte à se replonger dans ces fichiers j'ai jeté un coup d'oeil sur la projection de l'Embuc. J'ai positionné le Four à Chaux un peu au pif. 


La projection  des points en Orange en surface est bien une quarantaine de mètres au dessus. Je ne sais pas de combien il faut descendre par le passage bétonné mais certainement pas beaucoup plus d'une dizaine de mètres et à cet endroit on n'est pas loin des points bas du réseau. Dans notre Four à Chaux on est beaucoup plus bas. Et on descend. Certes dans une zone hyperfractionnée et on peut remonter rapidement. Mais je n'abandonne pas l'espoir de passer dessous.

Sur ces réflexions le GPS vous souhaite de bonnes fêtes.

mercredi 21 décembre 2022

Novembre au soleil

Du 29 octobre au 6 novembre 2022 
Région de Murcia (Espagne) 
Claire, Jean Marie et une dizaine de Tritons lyonnais 
photos, vidéos : un peu tout le monde


Pour fuir la grisaille de ce début novembre cette région juste au dessus de l'Andalousie est bien choisie. 



La veille de notre arrivée, nos amis se sont lancés sur une via ferrata originale. Je ne sais pas s'ils avait choisi la date en fonction de mes préférences mais c'était une bonne idée. Pas de regrets d'avoir manqué ça.


30 Octobre
La Grotte Marine
TPES : 5 heures
Direction une grotte marine accessible par un passage supérieur. J'appréhende un accès foireux par une falaise, mais non, un sentier agréable se dirige vers une petite plage ensoleillée. Au bout de 5 minutes, Alex s'aperçoit que nous faisons fausse route et nous retournons sur nos pas, franchissons un petit col pour dominer une falaise effectivement scabreuse. 

Des terrasses herbeuses glissantes, inclinées du mauvais coté, quelques désescalades... Heureusement les passages verticaux sont équipés avec nos bonnes cordes. Plus bas, ça se gâte : vires inclinées, équipées avec des rataillons en place depuis des décennies et usées jusqu'à l'âme a chaque angle de caillou. Je finis par atteindre ma limite de supportabilité et fais demi-tour pour retourner au plateau. Le groupe poursuit et arrive sur une entrée en falaise suivie de plusieurs étroitures serrées qui empêcheront le passage de certains. Derrière : quelques belles salles concrétionnées et surtout un lac d'eau douce 



suivi quelques mètres plus bas par un lac marin surnaturel. Les siphons ne sont malheureusement pas passables en apnée.


31 Octobre
Barranco del Infern
TPES : 7 heures
Le plus beau canyon d'Espagne, vante la brochure trouvée à Alicante. Pas mal effectivement, mais le "plus beau" ? Pas si on intègre la Sierra de Guara et Majorque dans l'appelation "Espagne"
Paysage pelé et agréable progression dans un beau calcaire blanc. Quand il pleut la canyon est infranchissable. Après la pluie l'eau stagne dans les vasques, vire au brun café... En général il est sec comme un os. Ce qui est le cas aujourd'hui.


01 Novembre
Aven de la Higera
TPST : 6 heures

Qui veut dire "figuier" comme chacun l'a compris. Beau P74 d'entrée, intime comme je les aime. 


Au bas quelques passages aquatiques. Mais la température sous terre (25°) donne plutôt envie de se mouiller, chaque mouvement nous couvrant de sueur. Un belle progression dans des couloirs et salles au sol de poussière immaculée. 

Quelques étroitures 

Ça passe ? Réponse dans la vidéo

et arrivée sur des concrétions vraiment particulières : champ de morilles géantes et fesses au plafond à profusion.

?

02 Novembre
Grotte d'el Pulpo TPST : 6 heures
Une entrée à peine élargie qui ne ressemble à rien. 

Entrée 

Deux petits puits et arrivée sur la salle principale. Le cheminement est complètement noyé. Les Tritons sont venus la semaine dernière et sont tombés sur ce passage siphonnant. Alex a bien tenté de suivre une faille latérale mais sans succès. Effectivement autour de notre base l'herbe est bien verte témoignant de pluies récentes et abondantes. Alex a appelé son contact espagnol pour connaitre le temps de vidange; Réponse : "effectivement il a beaucoup plu, il y a ... 3 ans et depuis le niveau n'a pas bougé !" "Putain, on a fait 1500 bornes pour voir ce trou, il aurait pu le dire !!!" 
Après plusieurs coups de fil plus ou moins insistants on finit par apprendre qu'au bout de la faille suivie par Alex il y a bien une chatière en hauteur qui permet de shunter le siphon. Nous voilà donc partis pour une visite (deuxième pour le reste du groupe). Effectivement la chatière est inconfortable mais derrière, parcourir les tubes blancs, bien secs, et les galeries est un vrai plaisir. 

Jusqu'au célèbre "pulpo" qui a donné son nom à la cavité

03 Novembre 
Belle randonnée en haut et bas d'une falaise côtière. Humaine celle là.


04 Novembre
Grotte de Solin
TPST : 1,5 heure  TPES : 5 heures

La grotte est située à mi- pente, les coordonnées sont imprécises. Depuis le bas, la pente semble assez raide et il a été décidé de passer par le haut. Nous nous garons et partons vers un versant sans chemin au milieu des broussailles. L'équipe se disperse. Alex suit la progression sur sa googlewatch. Plus que 150 mètres... Cinquante mètres plus loin : plus que 143 mètres...

Nous trouvons un porche borgne et le cadavre d'un énorme sanglier quasi assis sur ses pattes qui semble ricaner de nos errements. Odile et Laurence disparaissent. Les autres se retrouvent de l'autre coté de la colline autour d'un bloc détaché d'une petite falaise. 

bloc de la "réunion"

J'ai laissé mon tel (et mon appareil photo) à la voiture. Je regarde sur le tel de Brigitte. Je ne trouve pas de coordonnées mais une photo de l'entrée ou on voit un spéléo dans un petit porche de 2m sur 3 sous une falaise.

Justement derrière nous il y a bien un ressaut. Je pars y jeter un coup d'œil. Je passe en revue toutes les cavités à moitié pente sans aucun résultat si ce n'est que j'ai aperçu un petit cairn quelques mètres plus bas. En haut de la falaise apparaissent Odile et Laurence, bien contentes de retrouver un humain. Je leur explique qu'elles ne pourront pas descendre mais qu'en suivant le plateau vers l'ouest elles retrouveront le groupe. Que je vais moi même rejoindre. En revenant je me dis que ce serait quand même bien de retrouver le cairn. Chose faite, il marque un sentier bien tracé qui redescend vers la vallée. Je le suis en remontant et tombe au bout de quelques mètres sur... la grotte. Un petit coup d'oeil, ça semble continuer. 
Je ressors, me dirige d'une vingtaine de mètres vers le rocher de notre point de réunion et crie à plein poumon "Claire...." pour aller vers eux. La réponse est immédiate, d'une petite voix toute proche : "oui, on est là" en fait j'étais à 10 mètres d'eux et la grotte à 30 mètres de notre bloc !!!

Seuls Guy et Claire sont là ; la sagesse de l'âge... Les autres sont partis dans le bartas guidés par la google...à 300 mètres c'est sûr, puis à 700 dans une autre direction... Confiance aveugle dans la technologie... J'ai eu beau appeler ils avaient disparu pour de bon. 

Du coup on a fait la cavité à 3. Labyrinthique, des petites salles séparées par des points bas. Heureusement des cairns nous guident. On n'a pas de topo et on ne sait pas ce qu'on est censés trouver. Une chatière un peu plus serrée que les autres et nous débouchons dans une partie protégée des premiers visiteurs (elle a été franchie en 1991 apparemment). Derrière : une belle voûte tapissée d'aragonite. Nous poursuivons dans le même type de configuration. Enfin un boyau semble terminer la dernière salle. Je m'y lance pour quelques mètres. Ça continue. J'hésite, Claire et Guy sont restés dans la salle et je ne veux pas perdre trop de temps. Je poursuis, toujours étroit et légèrement boueux. Un dernier rétrécissement et je débouche sur "LA" salle.

Je repars chercher Guy et nous parcourons cette salle concrétionnée : des aragonites partout, certains cristaux font plus de 30 cms. Tout est immaculé. J'ai beau voir pas mal de concrétions dans ma région, ce coin est exceptionnel. Dommage pour l'absence d'appareil photo. Nous ressortons avec quelques erreurs dans le labyrinthe. Nous allons assez vite et il fait une chaleur infernale. Enfin dehors. Il n'y a plus qu'à rejoindre les voitures. Heureusement quelques sentes de chasseurs nous font gagner du temps. On y serait encore...

Nous rejoignons le reste du groupe aux voitures. Ils nous attendent depuis 2 bonnes heures en ayant échafaudé toutes les hypothèses. Sauf la bonne.



Si la vidéo ne s'affiche pas : 

https://youtu.be/v-QFZn3O_6E

Un grand merci à Alex pour l'organisation et à Brigitte pour l'intendance !




mercredi 14 décembre 2022

Coup de froid au four à chaux

Four à Chaux, Cabrespine (+G11)

Christophe H, Jean Marie TPST 6 heures


Versant ouest, plutôt nord ouest d'ailleurs, à l'ombre, -5° en plaine, il faisait un bon pelas à l'entrée du trou. Tant mieux pour l'aspiration, il n'y a aucun doute sur la direction prise par le courant d'air. Moins bien pour nous qui nous sommes caillés toute la matinée sous ce blizzard gelé . Le bloc sur lequel on s'était arrêtés il y a 3 semaines est vite pulvérisé. 

Etat des lieux après nettoyage

Succession de gamates pour extraire une couche de poussière extrêmement sèche. Pas de la terre, pas du sable : une poussière blanchâtre, plus fine que de la farine. Pas mal de blocs également d'un bon calcaire bleuté. Du coup le chantier s'enfonce assez vite. Rapidement les vides sont plus importants que les blocs. Du coup on passe sous un menhir de la taille et de la forme d'un cercueil qui tient parce qu'il a bien envie. A peine collé sous le plafond. 

Le même bloc après perforation. A droite de ma scurion on voit bien le "cercueil"

Comme il est déjà midi on décide de filer casser la croûte au PC et de récupérer une barre de ferraille pour sécuriser ce bloc. Chance, le PC est ouvert. ce qui nous permet de nous réchauffer au doux soleil de Trassanel. 

Jean Claude nous dégote une barre qu'il découpe à la bonne dimension et nous voilà repartis. 

La barre est mise en place bien calée de chaque coté sur des supports bien costauds (blocs de plus  d'un mètre de profondeur). 

L'extraction des pavas se poursuit en toute sécurité. On arrive rapidement à la base des supports latéraux pour s'apercevoir qu'ils ne sont pas très épais et surtout qu'ils ne reposent que sur quelques pierres liées par de la poussière et beaucoup de vide. Impossible de poursuivre. Pourtant on voit la suite sur quelques mètres verticaux à peine barrés par un amoncellement de rochers au milieu de beaucoup de noir. On sort chercher une perche. On trouve, non sans mal, une longue branche de chêne vert et on triture depuis le haut le mikado sous jacent. Qui finit par s'effondrer. 

La suite est ouverte. Le bloc sur lequel je pose la main et celui qui est à gauche de mon genou gauche supportent la barre qui tient le cercueil. Ils font 20 à 30 cm d'épaisseur et reposent sur... rien !

Donc il ne reste plus qu'à descendre, à se faire passer les blocs et à voir ou ça mène. Le problème est de consolider les parois latérales qui ne demandent qu'à suivre : pieds droits ? vérins ? Un avis BTP est indispensable.

Comme il est à peine 15 heures nous partons jeter un coup d'œil au G11 en face. Je compte sur la température extérieure pour nous permettre de pister le courant d'air. Quand Philippe nous l'a montré il y a 2 mois il faisait 14° dehors et le trou était en apnée. Pas évident d'y arriver avec le rideau de fer des 5 ou 6 fils électrifiés de la clôture anti sanglier. On réussit à la passer. Surprise : le trou que je pensais être une entrée basse souffle mollement... Au fond le courant d'air est quasi indétectable. Certes ce flanc de la montagne a été ensoleillé tout la journée et l'air était moins froid en surface mais je suis quand même déçu, le courant d'air m'avait été décrit comme vraiment très violent. A revoir.


lundi 5 décembre 2022

Trahis par la technique

Samedi 03 Décembre 2022

Kondalé, Fournes

Sylvain, Anthony, Jean Marie TPST : 7 heures


Passage au PC : les accus sont encore en charge. En fait on ne sait pas sile chargeur fonctionne mais ça n' a pas l'air terrible. On décide de descendre quand même, ça fera une 2° initiation pour Anthony qui jusqu'à maintenant n'a parcouru avec nous que quelques galeries cabrespiniennes.


Pendant que Sylvain amène Anthony contempler la Faille Concrétionnée, je gagne le fond de la fissure ou je ne suis pas revenu depuis un moment. La dernière séance a été efficace. Ca parait quand même étroit et j'appréhende la descente des deniers mètres que je n'ai jamais descendus. En fait c'est surtout la remontée que j'appréhende. Tout se passe à merveille. Les opérations se succèdent et la remontée est plutôt confortable : des petits décrochements laissés par les tirs précédents sur les parois aident bien à poser les pieds.

Remontée toute relative d'ailleurs, à peine de quelques mètres au dessus du front. Ce qui explique l'ambiance enfumée du début de la vidéo ci-dessous. 

Le premier accu rend l'âme au 4° trou, le second n'en perce qu ' un demi. Et merde, ça partait bien !

Les cailloux tombent encore de plusieurs mètres. On voit 5 à 6 mètres toujours impénétrables mais facilement élargissables. En une demi douzaine de séances (avec de bons accus) on devrait arriver au fond, à moins de le boucher avant.

Vidéo donc, filmée depuis le haut du Puits de la Pince à Sucre. On voit la partie la plus large (sur 5 à 6 mètres). Dessous il y en a une bonne dizaine assez infâmes. Trop étroit pour fléchir les genoux et utiliser efficacement pédale ou pantin. Je n'ai pas coupé pour bien rendre l'ambiance de la progression.


Si la vidéo ne s'ouvre pas :

https://www.youtube.com/watch?v=18gtVEpMY7I