lundi 11 décembre 2023

La Ferrière, trou maudit

Dimanche 10 Décembre 2023

Trou de la Ferrière, Fournes Anthony, Jean Marie TPST 7 heures

photos : Anthony

Sortie décidée au dernier moment. J'avais une crève du diable et je n'étais pas sur d'être opérationnel. Bon, tout compte fait ça devrait aller. Au programme : refaire la topo du trou et ouvrir plus largement les passages. 

Après 3 visées, Anthony s'aperçoit que l'azimut est toujours le même. Le Suunto a perdu son liquide et l'aiguille est coincée. Et merde, on peut laisser tomber ce premier objectif. Dommage, l'explication que m'a donnée Stoche sur notre "découverte" est loin de me convaincre et j'aurais aimé avoir un plan fiable. 

Deuxième tâche : l'agrandissement. J'aimerais bien que JNoël puisse venir jusqu'à la Grande Faille mais je sais que deux points vont coincer. Au sens propre. Un premier dispositif... qui ne part pas (dernier représentant d'un stock équipé d'une résistance trop forte pour fondre avec l'acu). Décidément c'est pas notre jour ! Reperçage au dessus et le rognon disparait. C'est au tour d'Anthony un mètre plus loin. Il regrette de ne pas avoir été assez gourmand. A tort : une plaque d'un mètre sur 8 cms d'épaisseur se décolle. On la finit au burin. Ce n'est plus une étroiture mais un boulevard !

Création du boulevard

Casse croûte dans la Grande Faille puis creusement dans le diverticule sud-ouest. C'est le musée des horreurs. Eboulis collé juste au dessus du premier ramping ; les blocs au plafond comme des ballons gonflés à l'hélium. Pourvu que l'hélium tienne... Puis un bloc de conglomérat à gauche, baptisé à tort "pouzolane", qui tient la paroi : blocs plus ou moins collés par de la glaise. Ensuite ça a l'air plus sain : un gros pavé, à  gauche, de la taille d'une machine à laver  qui tient bien la paroi. Enfin une voûte parfaitement sure. 

Anthony creuse au sol pour établir une aire de retournement : 10 cm de terre tassée et au dessous des blocs de calcaire bien noir et des vides nombreux : le dessus de notre faille. Ca avance bien, même si maintenant il faudrait un 3° pour stocker. La destruction de la couche de terre tassée parait avoir libéré un léger courant d'air. Je veux tester mais le briquet rend l'âme ; quand ça veut pas ! 

Anthony parait inquiet : emporté par son élan il a creusé un peu trop près de la machine à laver ; il lui semble qu'elle a bougé. Il aurait même reçu quelques boulettes de terre provenant de la paroi au dessus. Je mets ça sur le compte de sa moindre expérience. Quelques temps plus tard je vois quelques grains rebondir de caillou en caillou sur ce coté gauche ! Suivis aussitôt par une boule de pétanque. Pas bon ça : évacuation immédiate. On va laisser reposer la sauce. La prochaine fois, soit la paroi sera tombée, soit on consolidera la base. Anthony est déçu par notre "échec". Il pensait qu'on trouvait quelque chose à chaque sortie... Déjà on est ressortis vivants et entiers c'est pas mal. 

Extrémité nord est

Stockage des gravas sous le kit. Derrière, le noir du diverticule sud ouest. Passage obligé pour atteindre la Clamoux incognita ?

mardi 5 décembre 2023

Ayrolles

Samedi 02 décembre 2023, Cabrespine

Canac : Sylvain, Anthony, Guillaume, Camille

Ayrolles : Claire, Jean Marie TPST : 5 heures


Il fait très froid ce matin. En montant vers le Canac, je fais un écart vers le Trou sans Nom du Pémol.

Effectivement il aspire à fond. Pas sur la partie remontante mais sur le petit orifice à droite. Comme on l'avait suspecté cet été. 


la fumée est immédiatement aspirée à droite de la branche de chêne vert

blocs à sortir

La fumée s'y engouffre immédiatement. C'est une bonne nouvelle. Pour agrandir on détruira les blocs entassés à notre portée au bas du ressaut. Ca ne devrait pas poser de problèmes.

Arrivé au Canac, la première étroiture descendante à passer la tête en avant ne m'inspire pas. C'est le moins qu'on puisse dire. 


Je laisse l'équipe passer et quitte à avoir le matériel je mets un grand coup dans la voûte. C'est bien plus ouvert mais je ne peux pas sortir les blocs qui jonchent le passage. Le courant d'air soufflant me jette un véritable vent de sable dans les yeux. Il faudra les sortir en période chaude.

Direction l'entrée basse d'Ayrolles. Au passage je vais voir un chasseur guettant au dessus du Canac pour l'informer de notre passage. "C'est vous qui avez fait ce choc ? Les roches ont tremblé sous mes pieds ! Et puis j'ai vu la fumée monter du sol et j'ai compris..." Apparemment il a été bien secoué...

Casse croûte à l'entrée. Puis c'est la faille. Claire a moyennement apprécié. D'autant plis que sur la dernière partie une paire de chauve-souris étaient accrochées juste au niveau de notre visage. Le dos plaqué contre la paroi (nous, pas les bestioles) le bout de notre nez passait à quelques centimètres de leur museau. Comme elle est un tantinet phobique du contact animal la rencontre n'a pas arrangé l'ambiance. Bizarre que ces bestioles soient accrochées là d'ailleurs. En plein vent (d'aspiration glaciale), alors que juste un peu plus loin il y a des coins bien plus beaux. Et à l'abri surtout. Enfin sortis de ce merdier de faille j'ai mis un moment à retrouver le passage en hauteur. J'avais pris de quoi neutraliser le bloc qui bouche les 3/4 du conduit suivant. Philippe avait juré lors de son dernier passage qu'il lui réglerait son compte. Il n'y est plus, la massette a suffit. On aurait pu le faire plus tôt. Belle balade ensuite dans les galeries du réseau inférieur. Sortie vers 17 heures. Je ne crois pas que Claire revienne !

faille "large"

Salle des Perles




vendredi 24 novembre 2023

Doutes et perplexité

Samedi 18 Novembre 2023

Trou de la Ferrière, Fournes

Angélique, Claire, Christophe, Sylvain, Jean Marie + Christophe B. + Clémént

TPST : 7 heures

Meilleure météo que la dernière fois. Nous complétons le barrage d'entrée par une bâche pour éviter le passage de l'eau en cas de crue. Pas sur que ça résiste à une crue du style de 2018 mais pour des épisodes moyens ça devrait le faire. 



Sylvain et Angélique partent au fond. Le reste de l'équipe nettoie le conduit d'entrée : gravillons qui écorchent les genoux et blocs stockés en fin de la dernière séance.

Entrée de la fissure



Sortie de la fissure et accès à la Grande Faille

Au fond : belle faille 10 bons mètres sur 3. Excellente direction NE/SO. Coté SO un petit passage sous des blocs. Paroi droite faite de lames inclinées plus ou moins collées au plafond et paroi gauche qui est le bas d'un remplissage de la faille, partiellement éboulé. Ce qui n'est pas tombé naturellement risque de s'affaisser au moindre contact. Aucun courant d'air. Au sol une couche d'argile tassée d'une dizaine de centimètres d'épaisseur et dessous des blocs bien propres très aérés. 

Conduit SO

Nous sommes sur la partie supérieure d'une faille comblée. Coté NE la faille est plus large. 

Extrémité NE

On a bien essayé de descendre Clément, la tête en bas, entre les blocs pour voir la suite
 mais on a eu peur des réactions des services de protection de la petite enfance... 

Un énorme bloc s'est détaché de la paroi ouest. Entre cette paroi et le bloc : un espace remontant de 2 mètres, au dessus tout est obstrué. Entre le bloc et la paroi est : des blocs et des espaces vides ou parfois comblés par des sédiments (plutôt sableux). Pas de courant d'air mais c'est le chantier le plus évident, "protégé" par une grande dalle inclinée : la Pierre Tombale.

Retour à la surface pour la désormais traditionnelle saucisse grillée. Et nouvelle descente sur le chantier.

Le matin Sylvain, puis Angélique ont creusé sous une dalle inclinée qui supporte le mètre cube de remblais extrait de la faille. Sylvain n'étant pas confiant sur la bonne volonté de la dalle à rester en place me fait descendre un piquet d'acacia (vestige d'une ancienne clôture). J'avais pris la scie pour le feu de la grillade. On descend donc la scie et le piquet. Je pense le poser verticalement pour servir de quille. Mais il n'y a rien pour l'appuyer, normal, on creuse dessous. Sylvain le pose horizontalement sous la dalle. Il est surpris de voir qu'Angélique a aussi creusé  sous l'extrémité inférieure de celle ci qui tient donc ... en apesanteur !

De mon coté je creuse le passage vers le sud-ouest. Soudain un énorme bruit de raclement; des cris et vociférations : la pierre tombale est en train de tombe en raclant contre la paroi. Sylvain est dessous. Au dernier moment (pour lui), comme dans un film, elle se cale sur son support d'acacia et s'immobilise. Les gravas au dessus ont suivi mais heureusement ne sont pas allé plus bas. Sylvain s'extrait du piège...

Du coup Angélique s'acharne à la massette sur la plaque qui est rapidement débitée. Les gravas sont stockés plus loin. Le chantier est dégagé à défaut d'être plus sécurisé.


Sila vidéo ne 'ouvre pas : https://youtu.be/PuNTSEewyPc

Angélique finira l 'après midi en sortant des blocs, la tête en bas, au fond de sa faille. Les pierres sont bien propres, nettoyées par un passage de flotte. De mon coté le tunnel progresse bien. J'arrive à un col mais n'ose pas aller plus loin. Sylvain prend ma place, progresse un peu et s'arrête sur une partie remontante (éboulis temporaire de la paroi gauche) Facile à creuser mais aucun courant d'air au fond.

Ce trou me laisse perplexe. En crue il avale la totalité du ruisseau pendant plusieurs jours. Nous avons trouvé un vide conséquent. Il y a des traces de passage d'eau mais aucune trace de vraie mise en charge récente. Pas de boue, alors que les dolines au dessus de la cavité se sont surcreusées récemment de façon importante. Ou est passée la boue ? Plus bas ? Dans une faille parallèle ?  Le courant d'air bien présent dans le conduit d'entrée n'est qu'une communication avec une des dolines au dessus (à 19 mètres d'après l'ARVA). Ce serait intéressant de prévoir une coloration pour la mettre en place dès que le ruisseau de surface se mettra à couler.

Quand l'extraction d'un bloc ou d'une gamate de terre déclenchera un vrai courant d'air d'entrée haute ce sera le jackpot !

vendredi 17 novembre 2023

Commission Médicale

 Du vendredi 10 au dimanche 12 Novembre à Carcassonne.

Claire, Jean Marie plus une douzaine d'autres spéléos médicaux de toute la France.

Dominique B nous a trouvé un lieu original juste sous les remparts de la cité. Pour le plaisir de nos "invités". Pas de modification cette année, ce n'est pas tous les ans qu'on passe l'obligation du certificat médical de 1 à 5 ans. Plusieurs articles sont sortis cette année :

Etude sur la leptospirose

Article sur le stress

Hé oui, la Comed travaille !

En chantier : un portail Retex (retour d'expérience) comme il en existe en milieu professionnel ou dans certaines disciplines sportives (montagne...) ou nous pourrons déclarer anonymement les incidents qui auraient pu dégénérer en accident. Pour analyser des facteurs revenant les plus fréquemment et orienter la prévention.

Coté spéléo : visite des Vents d'Ange. Jusqu'à -120 pour une équipe et la salle des Tuniques Bleues pour l'autre. C'est toujours un plaisir de parcourir cette cavité.

les petits jeunes de la Comed


les célèbres baguettes de gour

Salle des Tuniques Bleues








dimanche 5 novembre 2023

L'Union fait la force!

Samedi 21 octobre 2023

Aven de Clergue en boucle Topographe, Union, Aviateurs

Anthony, Guillaume, Sylvain

TPST : 6-7 h


Nous avions prévu initialement la traversée Cannac-Airolles, mais j'apprends par Gilles, qu'en prévision d'une sortie SCA le lendemain, le Clergue est en en grande partie équipé (toute la partie Aviateurs).

Belle aubaine, car je n'ai jamais eu l'occasion de faire le réseau des topographes, et encore moins la galerie de l'Union.

Nous retrouvons sans trop de difficulté l'entrée, bien que tout le flanc de la colline soit couvert de cairns!

Nous avons juste besoin d'équiper l'entrée, puis le Spiderman en double pour pouvoir penduler et garder la corde accessible en cas de demi-tour.

Dans le topographe, il nous faut équiper un premier petit puits, puis un second P17 fractionné. Il nous manque 2-3 m de corde mais çà le fait. Le dernier ressaut de 3 m mérite une corde également. Mais comme çà nous emmerde de redescendre jusque là la récupérer au retour, on descend sur corde en double, et je parviens avec Anthony à la parade à récupérer à bout de bras la plaquette.

Equipement du P17

Nous arrivons au gros morceau, la Galerie de l'Union qui défend l'accès au réseau des aviateurs. Gilles m'en avait parlé comme d'une belle saloperie...

Début de la galerie de l'Union
C'est encore très grand...



Sommets enneigés
Le dernier qui a traversé est visiblement toujours là!!!

Nous ne sommes pas déçus. Guillaume ouvre la marche, je le suis, mon gros kit entre nous 2.

La première chicane gauche-droite est la plus impressionnante. On essaye de se refiler les tuyaux sur la meilleur position pour l'aborder mais force est de constater que nous ne sommes pas tous fait pareil!

Ca passe au mm pour moi et en forçant! S'en suit une seconde, qui ne paye pas de mine mais Guillaume m'avertit d'une phrase qu'on ne peut entendre que sous terre : "pense à gérer tes jambes!"

En effet, contre toute attente, il m'est impossible de plier mon tibia, et il me manque quelques centimètres. Je parviens au prix d'un effort démesuré à enfoncer mon genou dans l'argile pour gratter les quelques mm qui me manquent!

Enfin, dans une petite salle, en remontant, une lucarne à 2 m de hauteur nous nargue. Mon dos sert d'escabeau à Guillaume, et je reproduis la technique sur celui d'Anthony, qui lui n'aura besoin de personne pour passer. Il fallait bien choisir l'ordre!.

Nous remontons le puits des cannelures, équipé par Gilles et Alary pour arriver à la salle Geneviève, parfaite pour la pause de midi.

Après déjeuner, Guillaume part devant pour aller déséquiper les premières cordes tandis qu'Anthony et moi profitons des cordes du SCA pour accéder à la magnifique salle Bibar, richement concrétionnée et impressionnante par son volume.

Salle Bibar


Belle perspective!

Trombone?


Le retour est compliqué. Même avec la topo nous mettons un temps fou à trouver le départ du puits Tirefort, ce qui nous vaudra une exploration de la cheminée du Sabre, bien raide!

On se demande comment Guillaume, sans topo a pu retrouver le chemin. Mais arrivés au pied du Spiderman, il est bien là, au niveau du pendule, nous avouant quand même qu'il a bien failli se mettre en boule dans un coin pour nous attendre!

Nous ressortons en fin d'après-midi, très contents de cette journée.

Merci à Gilles et ses collègues du SCA pour l'équipement!