dimanche 7 avril 2024

Tham Pha Phuek Noï

Tham Pha Phuek Noi

TPST 5 heures

Petit complément écrit par John, que je ne retranscris que maintenant faute de connexion internet efficace

Cavité qui se trouve à l'est de Tham Pha Phuek.

"Il y a 2 cavités : une fossile découverte par Claire et Géry pendant que Wacek et moi étions occupés à crapahuter dans la perte qui se trouvait 10m plus bas et 20m devant.

Claire et Wacek vers la perte

La perte est pénétrable. J'ai pu passer 3 étroitures et 3 rampings humides pour arriver en haut d'un éboulis bien arrosé (mais pas instable). En ajoutant une corde, on peut encore descendre mais on est sous la douche. Il faut du cran pour continuer mais seul j'ai renoncé.

La cavité fossile commence par une belle salle d'entrée déclive de 50 mètres de large.




La suite est dans l'éboulis du bas. Après 3 étroitures (dont la roche est lissée..) on arrive dans un petit réseau qui mène à une salle sous une cheminée de 20m. Ensuite il y a 3 puits de 12-14m qui se succèdent et au fond du 3ième encore un petit ressaut et puis cela termine sur des sédiments à -77m.

On a creusé mais cela ne s'ouvrait pas. Il y a un courant d'air même au bas des puits, je pense qu'il y a un effet cheminée global dû à la 1ère cheminée qui doit monter aussi haut que l'entrée.
La cavité va clairement vers la grande doline derrière les falaises. Il faudrait aller voir..

Dans l'équipement du 3ième puits on a frôlé l'accident, le palier sur lequel on se tenait était en fait un ensemble de blocs en surplomb. Quand j'ai foré, le bloc sous mes pieds a glissé. Heureusement, j'étais attaché à un autre bloc mais tout aurait pu partir.. "

Ce qui donne l'ambiance de ces entrées ébouleuses... (photos Gery et John)

Addendum résurgence de Sabang (Philippines)

En intrépides et infatigables explorateurs habitués aux conditions les plus éprouvantes, j'aurais aimé relater la traversée d'un jungle impénétrable sillonnée de serpents et de mygales, mais désolé, faute de jungle on a quand même du longer cette plage :

Derrière la petite forêt, nouvelle épreuve à traverser :
Dur de marcher sous la chaleur, on ne peut même pas se refroidir la mer (de Chine) est à plus de 30°


Finie la marche, il faut embarquer



pour éviter ces falaises



et arriver enfin à la résurgence :









Mais tu as raison Masdan, ce n'est pas de l'expé, c'est du tourisme.
L'expé ce sont nos collègues italiens qui l'ont faite il y a une trentaine d'année : 24 kilomètres de réseau, 8 de rivière dont 4 navigables...

mercredi 20 mars 2024

Ban Pha Phuek

Ban Pha Phuek 10 mars 2024

Publié en retard faute de wifi, et impossible de mettre les photos dans l'ordre.

Seconde semaine de notre expé. Pour le moment nous avons moins de chance que l'an dernier. Nous trouvons bien des entrées intéressantes (des pertes donc). Mais, soit les ruisseaux refusent de se diriger vers notre réseau et se terminent après quelques centaines de mètres, soit la direction est bonne et le calibre des galeries conséquent mais une coulée de calcite vient interrompre brutalement la progression.

Nous avions gardé un gros morceau pour cette semaine : Tham Pha Phuek, l'entrée la plus haute du système à plus de 1000 mètres. Un immense éboulis topographié par l'équipe australienne dans les années 90 jusqu'à -160. D'autres spéléos seraient descendus plus bas et se seraient arrêtés sur un laminoir mouillant mais sans plus de précisions.

Topo des années 90

Avec Cal et Yohan nous commençons la topo. L'entrée est impressionnante. L'éboulis qui suit  ne l'est pas moins. A -100 l'éboulis rejoint le plafond et la lumière du jour disparaît. Nous devons soigneusement choisir les blocs ou nous posons les pieds, Cal devant, cherche les passages. -160 : un sol de sable plat avec des traces de mise en charge de plusieurs mètres. Cal, à la massette éboule quelques blocs. Le courant d'air aspirant est impressionnant. A partir de là ça se gâte nettement. Les blocs sont posés sur de la terre et parcourus par une petite rivière. Ils se détachent à la moindre traction. Nous progressons lentement, attendant que chacun soit dans une zone dite "sure" pour avancer de quelques blocs. Puits de quelques mètres. La rivière continue.

Le reste de l'équipe reviendra les deux jours suivants et s'arrêtera effectivement sur une voûte mouillante à -230 après deux autres puits sous cascade. Des galeries remontantes fossiles sont découvertes. Elles se dirigent vers un réseau fossile supérieur que nous avons exploré la veille avec Géry et Claire. Nous nous étions arrêtés sur un éboulis craignos. Le réseau actif se développe vers le nord et non vers la "branche est" de Tham Huai Khun comme on l'espérait. La distance entre les deux dépasse le kilomètre. Une porte de plus qui se ferme.

Reprise de la prospection. Il fait de plus en plus chaud. Au fond d'une doline Claire trouve un porche effondré. L'air frais sort nettement entre les blocs. Un peu plus loin un petit ruisseau se perd au fond d'une doline terreuse. Claire furète à droite , l'air passe bien mais le passage est trop étroit. Nous allons repartir quand Géry me rappelle qu'il y a peut être quelque chose au fond. L'endroit est pire que l'éboulis de Tham Pha Phuek. Ici pas de terre ni d'eau mais des blocs bien secs posés au hasard. Le fond ne donne rien mais je trouve un passage à peu près correct sous un gros bloc. Ensuite c'est une autre histoire, Géry préfère s'arrêter. Je ne suis pas "sur" un éboulis instable, mais "sous" ou plutôt "dans". Je m'arrête sur un petit puits dont l'entrée est à moitié obstrué par une dalle. A revoir.

Dernier jour : Yohan escalade dans Tham Phae Daeng un éboulis supérieur ou je m'étais arrêté l'an dernier. Le très fort courant d'air laissait espérer un réseau supérieur. En fait il sort au bout de quelques dizaines de mètres par une entrée supérieure. Bien content de n'avoir pas à repasser par l'éboulis très instable qu'il a escaladé "la pire expérience de ma carrière de grimpeur". Le reste de l'équipe parcours le réseau actif et topographie jusqu'au bas du P16. En aval la jonction ouverte l'an dernier avec Tham Hai Khun est toujours aérée mais infranchissable (quasiment bouchée par les crues). Curieusement le courant d'air a changé de sens : Tham Phae Dang vers Tham Huai Khun l'an dernier, l'inverse cette année.

Samedi 9, nous devons ranger le matériel mais John trépigne de n'avoir pas eu le temps de revenir à notre porche effondré. La décision est vite prise : nous nettoierons cet après midi. Je guide donc Amp, John, Cal et Wacek. Ils ne sont pas plus rassurés que moi deux jours avant. Wacek baptise la cavité "Scary Cave" la "grotte de la terreur". John moins perturbé, trouve un puits parallèle au mien. Un peu plus large, donc plus instable. Il faut équiper, nous ressortons chercher une corde. Je reste au soleil avec Amp et nettoie mon matériel au ruisseau. L'équipe descend le petit puits. Après quelques blocs Cal trouve le ruisseau souterrain. Deux serpents se cachent rapidement. Ramping dans l'eau, deux désescalades et brusquement le plafond se relève : galerie de 15 mètres de diamètre ! La rivière descend sur un toboggan de 40 mètres nécessitant d'équiper. Pas le temps. Retour sans passer par le puits équipé qualifié de suicidaire mais par une escalade pas beaucoup plus sure. Pas d'appareil photo, on est vraiment venus en touristes !

Cette découverte tardive relance l'intérêt pour cette zone. Vivement 2025.




Tham Pha Phuek (TPP) début de la topo

TPP entrée sous la falaise 

Idem vu de dessous


Fin de la topo années 90

La suite, tous les blocs nous suivent 



Tham Pung Hung, proche de la jonction


Jonction TPD TPH

L escalade péteuse

Idem

Tham Pha Daeng

Un chedi, en offrande aux esprits 

Prospection

Idem

TPH


TPH tentative de baisse du niveau du siphon

TPD

TPH affluent

TPH tentative pour passer sous une coulée 

TPP éboulis d'entrée 


TPP idem



dimanche 3 mars 2024

Ban Sop Pong

 Dimanche 03 mars 2024

Soppong Thaïlande

Déjà une semaine que nous sommes en Thaïlande. Un jour pour gagner Chiang Maï, un autre pour arriver sur la zone et 5 jours de prospection et découvertes. 

pique nique du midi...

Le but est de retrouver en surface l'origine des affluents du réseau principal. et de jonctionner. Effectivement on a trouvé pas mal de dolines actives et de réseaux mais à chaque fois nous nous sommes arrêtés sur des siphons. Avant hier longue marche de 14 km entre 35 et 40°, en partie dans des  champs de maïs récoltés (en plein cagnard). 

L'autre partie dans une vallée fermée, envahie par la jungle, qui nous tentait depuis l'an dernier : Jurassik Valley. Rien. Toutes les dolines sont bouchées par la terre. 



Une doline c'est environ 200 m de dénivelé et comme le terrain ressemble à une boite à oeuf, 2 dolines aller retour c'est déjà 800 m. Revenu à la voiture je m'aperçois que j'ai déchiré une poche de mon pantalon lors d'un ramping dans une petite cavité et que j'ai perdu une pochette avec mes baths, mais aussi ma carte bancaire et ... mon passeport ! 

Du coup l'objectif de hier était tout trouvé... Rien dans la grotte, ni autour. Je pensais devoir me farcir à nouveau Jurassik Valley, mais en suivant au plus près la trace enregistrée la veille sur mon téléphone (heureusement) je l'ai trouvée en fin de matinée au milieu d'un champ de maïs !

le passeport à gauche du cadre en bois...

Quelques cavités :

Fossile dans un piton :



Résidence temporaire d'ermite (d'ou le lit en bambou)

Tham Nok Sifa (l'oiseau bleu) : arrêt sur siphon





Essaim d'opilions

Inoffensifs, par chance

Long Snake System, galerie fossile:











Tham Scarecrow (épouvantail) :


formes animales (larves ?)



Tham Gair Batu :






Tham Short Snake :

Jamais vu jusqu'alors (4 à 6 cm de diamètre)