lundi 24 octobre 2016

Le retour des géants

Samedi 22 octobre
Vignevielle
Laurent et Christophe  100% SCA
Guillaume et Jean Michel 100% GPS
Sylvain 100% SCA et 100% GPS (un Delabre compte double et peut en cacher un autre)
TPS: 16h

Restons modestes, cela fait 5 ou 6 ans que nous attendions.
Pendant tout ce temps nos héros se sont ratatinés, ont pris de l'age, l’arthrose les  guette, embusquée...
Ce matin,  qui n'a pas dormi depuis 3 nuits, ne s'est pas remis de la fête du vin (pour raisons strictement professionnelles), a la courante après une poêlée de champignons louches, a un fond de crève , une douleur tenace .... etc ...
Bref ça va chier !
Chacun son kit et nous voila partis.

Les 5,5 premières heures passent vite, une modeste collation est suivie d'une séance d'habillage en milieu hostile. Le siphon se présente comme une belle vasque peu profonde avec une grosse lame qui la coupe en deux longitudinalement.
Une simple immersion et l'on passe de l'autre coté.
Beaucoup plus facile à dire qu'a faire.

L'avantage d'un groupe c'est qu'il suffit qu'un se décide,  pour les les autres soient obligés de suivre.

Derrière, c'est du brutal, déchiqueté, corrodé, bardé de lames acérées, rognons contondants, marmites parfaites, garnies de galets polis purement sphériques. Un ensemble minéral, fantasmagorique, excessivement agressif,  magnifique et anxiogène à la fois.
Par endroit les blocs accumulés par terre, simplement posés au grès des flux formidables, s'effondrent sous mes pas, se tassent, s'imbriquent ....

A la magdalénienne, armé d'un coup de poing de pierre ramassé par terre, je casse tout ce qui dépasse pour nous frayer un passage dans cette foret de piques minérales.
Devant c'est la frustre lutte issue du fond des ages, derrière la plus sophistiquée des techniques modernes avec un disto qui enregistre plus vite qu'un spéléo de base ...

Et puis se présente le fond ultime, le siphon siphonnant, le bout du bout.
Nous ne sommes pas déçus, plutôt soulagés, qu'il y a t-il de pire qu'un "arrêt sur rien", "achèvement sur continuation" ! !
Le job est fait, il faut rentrer à la maison.
Ce n'est pas un retour mais une retraite.
Au fil des heures la grotte nous blesse, nous maltraite, s'incruste dans nos chairs, nous use la tête, déchire nos combis, lacère les kits.
Plus la sortie approche, plus les difficultés s’accentuent, vicieuses, cruelles, impitoyables.
Quelques glissades, chutes, chocs, heureusement sans conséquences immédiates et nous voila dehors, libérés, meurtris mais saufs,
et fiers.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

A la prose héroïque de Maître Massette (qui n'a jamais été aussi malheureux de ne pas l'avoir), voici un complément plus cartésien...

1: comme la première découverte du réseau pour Guillaume et Christophe
2: comme l'heure de sortie du réseau au petit matin, ou le nombre de ronfleur dans la voiture au retour.
3: comme le nb de membres su SCA et du GPS pour 5 participants!
4: comme le nb de spéléo incapable de trouver la sortie si Laurent a un pb (malgré les petites flèches bien tentées par Guillaume)
5: comme le nombre de siphonnés du bout du monde...
6: comme le nombre d'années depuis la sortie de 2010 annulée pour cause d'alerte météo
7: comme la distance moyenne estimée de chaque visée topo
16: comme le nombre d'heure passées sous terre
60: comme le nombre de visées topo depuis le siphon
80: comme le nombre approximatif d'impacts qui meurtrissent mon corps
120: comme le nombre approximatif de "Non mais sans déconner!" envoyés par Christophe dans les deux dernières heures
150: comme le nombre approximatif de fois ou Christophe a du essuyer ses lunettes couvertes de sueur.
200: comme le nombre estimé de mètres non topographiés
350: comme le nombre estimé de mètres faits en première
400: comme le nombre estimé de mètres topographiés
600: comme le nombre estimé de mètres post-siphon
2008: comme la date de la dernière traversée du siphon
7500: comme le nombre estimé de développement de la cavité dorénavant

Stoche a dit…

Bravo à vous et à cet interclub de choc.
A renouveler mais pas tous les 10 ans car vos articulations risquent de trinquer d'ici là. Bien content de ne pas être venu. Faudrait trouver qqs kamikazes pour continuer.

masdan a dit…

C'est du rude, pourtant rien n'est très étroit, ,mais oblique ,avec des lames partout J'ai des tas de diapos, mais pas souvent les copains entiers...Mention spéciale pour certains méandres fait kit en bout de longe, et s'apercevoir 15 ou 20 m plus loin qu'on ne peut récupérer le kit, et qu'il faut revenir en arrière....., et puis les montées,suivies de descentes, les siphons de graviers qui crissent.... Vivement une deuxième entrée....