dimanche 29 septembre 2024

Enthousiasme et désarroi

Samedi 28 Septembre 2024, Trou de la Ferrière, Fournes

André, Jean Marie ; TPST : 7 heures

Dopés par la découverte du panneau pointant le chemin suivi par l'eau (confer article précédent) nous revoilà chaud bouillant à la perte. Jean Noël bien qu'il n'ait pas (trop) rechigné à passer les étroitures a demandé un aménagement pour convois exceptionnels. C'est chose faite. Même la civière peut passer. J'espère que ce ne sera pas utile. 

Stockage

Le chantier est entre le bloc du milieu et la paroi dans le quart inférieur droit de la photo

Le chantier terminé nous descendons en fond de faille. La terre très légère et aérée s'effrite sans difficulté. Des roches de la taille d'un demi parpaing se déchaussent facilement. Quelques petits vides accélèrent la vidange. André me remplace, il creuse sur la gauche (position sur la photo 1) et un vide important apparaît contre la paroi : 3 mètre au moins (André pronostique toujours 3 mètres). 

A gauche d'André : la  paroi NEst de la faille, très saine. Dessous, devant et derrière le bloc qui tient tout. Devant à gauche d'André : les 3 mètres de vide. Au dessus... la trémie.

Le courant d'air remontant est parfaitement perceptible !!! Yes !!! c'est le souffle des profondeurs !!! Rien à voir avec celui ressenti dans les tubes d'entrée qui remonte aussitôt vers les effondrements situés en surface juste au dessus du trou. Et pourtant dehors il doit faire dans les 14°. 

L'eau est passée, le courant d'air remonte. Il ne reste plus qu'à suivre ! Voilà pour la partie "enthousiasme".

Nous descendons d'un bon mètre. Un bloc assez long posé horizontalement nous arrête. Il est à 20 cm de la paroi mais a le double mérite d'être parfaitement stable et de tenir les blocs accumulés à droite. André choisit d'attaquer la paroi de gauche et de créer une bulle pour être à l'abri. Bonne idée mais il est vite évident que le bloc est trop près et nous empêchera de passer. On se résout à détruire la partie avant ; il est assez gros pour que la partie restante tienne l'avalanche. Chose faite. Je m'assied donc dessus et creuse sereinement à mes pieds. Horreur, sous moi le bloc a bougé, peu mais il s'est descellé. Je ne me croyais pas capable de remonter aussi vite le ressaut. 

Remontée du ressaut

Rien ne se passe. André redescend prudemment et teste au pied de biche les blocs. Tous sonnent creux !!

On n'a pas le choix : le bloc "stable" part en éclats ainsi que son voisin. Le sol est jonché de gravas. Au dessus la trémie tient suspendue, par habitude.

Une seule solution : amener sur place le Lézard des trémies, l'Attila des étroitures, le Miyamoto de la désobstruction  qui se rit des avalanches : Syl... vain !

En attendant on prend les mesures pour acheter un IPN.

jeudi 26 septembre 2024

Chantier interdit au public

Lundi 23 Septembre 2024  Jean Noël, Jean Marie TPST : 2 heures

Trou de la Ferrière ; Fournes (Photos, vidéos : les deux)


Pas assez nombreux pour travailler au Pémol nous en profitons pour revenir à la Ferrière avec un double objectif : faire la topo et mettre en place des barres métalliques pour tenir des blocs au dessus du passage donnant sur une éventuelle suite... La topo est un vrai plaisir : sec, pas une trace de boue !

Topo : des conditions de rêve

Je ne sais que penser de ce trou. Ou est la suite ? Au fond de la faille (ou Sylvain a failli finir enterré) ? Ou sur un diverticule supérieur (ou Anthony a déstabilisé toute une paroi trémiesque) ? 

Nulle part on ne retrouve de débris végétaux, signe du passage de l'eau. Et aucun courant d'air utile. 

Arrivée dans la grande faille

Jean Noël passe bien la tête (à plat ventre) à l'entrée du diverticule en question pour une visée aveugle. 

    "retourne toi et regarde au dessus" (les blocs collés (?) au plafond)

    "même pas, je préfère ne pas les voir" et il ressort aussitôt.

Jean Noël devant le diverticule péteux

Pourtant c'est bien au fond de ce diverticule que je vois le plus de chance de trouver une continuation. On mettra les barres après la topo.


 


Poursuite des mesures vers l'extrémité nord est, au dessus de l'éboulis ; un des points les plus hauts de la cavité). 


Depuis le fond de la faille

Je remarque quelques branchettes que j'avais ignorées les fois précédentes. Mais plus intéressant : un bidon complètement déchiré par la crue qui l'amené de l'extérieur. Il y a bien de l'eau qui est passé la récemment Mais par ou est elle partie ?

Restes d'un bidon amenée de l'extérieur par la crue de 2019

Dernier point, au plus bas, au fond de la faille ou Angélique s'était excitée. Si on n'avait pas insisté je crois qu'elle y serait encore. A sortir des blocs avec une efficacité diabolique. Visée aveugle donc. J'essaie quand même de voir plus loin. La tête en bas, posée sur le casque : l'autre paroi de la faille est bien visible (1 mètre de large). Le bas est comblé de terre et de blocs bien coincés. 

Mais un petit détail attire mon attention : on dirait une feuille cartonnée coincée entre 2 blocs. Je gratouille comme je peux (je suis à la verticale, tête en bas) pour dégager des petites mottes de terre. Ce n'est pas une feuille cartonnée mais métallique. Je tire et elle finit par céder. Rétablissement ; pas des plus gracieux, pour me retrouver sur les pieds. La "feuille" (un panneau métallique en réalité) a été pliée en deux et coincée par la violence du courant. 

Quel panneau ? Ironie du sort :


C'aurait pu être un panneau "sans issue"

On le tient notre indice. Elle est là la suite. La terre au fond de la faille date de la dernière crue (2019 ?) et pour plier ainsi le panneau le courant devait être conséquent. Ce n'est pas un simple soutirage !

Du coup on ne met pas les barres censées protéger le chantier du diverticule. Mais comme on n'a pas les outils pour creuser on se retrouve vers 13h autour d'un bon rouge corse.

Avec une forte envie de revenir rapidement pour une désob tout ce qu'il y a de plus classique : terre, blocs, parois de la faille...







lundi 23 septembre 2024

Trou du Pémol, Épisode 17

Mercredi 4 septembre 2024 Publié par Jean Noël

Spéléo, désobstruction ; Trou du Pémol 2 Trassanel 

ITP : Albert DEMICHELIS

ITP / Spéléo Corbières Minervois / GPS : Jean-Noël DUBOIS

Gruissan Prospection Spéléo : André MORENO

 

TPSurface et sous terre (– 12 m…) : six heures



Albert est de retour pour quelques jours pour récupérer son magnifique Duster. Au programme visite d’un réseau de Cabrespine ou de la désob’. Il a choisi la désob’. J’avais tellement vanté ses talents de burineur à André qu’il était attendu comme le Messie...


RDV 9 h 30 au départ du Pémol, on étrennera son destrier sur les routes sinueuses de la Montagne Noire. Et c’est parti pour la grimpette, Albert découvre les joies du bartas local qui vaut le maquis corse. Mais heureusement il ne fait pas très chaud, là aussi la bâche sera utile pour quelques gouttes de pluie.


On reprend l’organisation habituelle du chantier, André et Albert en front de taille et JN en surface aux gamates. Mais c’est pas la journée des pailles, plusieurs foirages. Ils arrivent cependant à détacher quelques cailloux qui tombent dans la faille. Quelques uns peuvent être stockées en latéral. JN n’aura rien à tirer. Je m’occuperai par un aménagement de la halde extérieure, coupe de branchages. Et ensuite un soutien moral en haut de la faille.


Après le spuntinu, Albert découvre que la désob’ ici n’est pas une sinécure, le retournement au fond est toujours physique. Mais André a encore plus d’espoir car cela semble s’élargir en face et en dessous mais il y a du tir de confort à faire.


Un peu lassés on plie bagages vers 16 heures.