lundi 7 décembre 2020

Conte de Noël

Décembre 2020,année pourrie qui s'achève. Point de sorties, ni de comptes rendus.

En manque d'écriture, faute de faits réels, je passe à la fiction.

Mais quel est cet être, longiligne et vigoureux qui arpente la garrigue tout de bleu vêtu ? Vous l'avez reconnu, c'est bien le Grand Schtroumpf. Son compagnon le suit de près, tous deux chargés de hottes de la même couleur.

Que font ils au milieu de nulle part ? Suivons les. Ils se dirigent vers une petite cavité au fond d'un vallon. Inondée, boueuse et froide la saison dernière, la grotte est actuellement bien sèche. Le courant d'air fortement aspirant, ce qui est normal par ce froid matin d'hiver, les accompagnera toute la journée. Il a séché toutes les parties habituellement humides. Du coup la progression est particulièrement agréable et propre ; au point qu'en ressortant le Grand Schtroumpf déclarera, pour une fois n'avoir pas besoin de bain.

On peut d'ailleurs se demander ce que fait cette habitante en plein courant d'air alors que les niches douillettes abondent. Passage sur la pointe des bottes pour ne pas la réveiller (même au retour). C'est pas délicat ?


Bon, je ne vais pas taper "Grand Schtroupf pendant tout le conte, appelons le "S" pour simplifier.

S laisse son comparse s'engager dans la cheminée qu'il n'a pas encore pu visiter. Pendant les mois précédents S a bien agrandi le tube. Il monte donc. Il laisse pas mal de forces dans le premier rétrécissement et arrive au petit tube horizontal ou il peut retrouver un peu de souffle. Par contre la suite est infranchissable : plus d'un mètre, extrêmement étroit, lisse comme un miroir sur toute la circonférence. Aucun appui pour poser les mains, quant aux pieds l’exiguïté du lieu interdit de fléchir les genoux.  Il tente, souffle, se hisse un peu, redescend un peu, épuisé et commence à songer à renoncer. Un sursaut d’orgueil, l'idée de passer la corde qu'il monte à travers une lucarne 30 cm au dessus des mains. L'obstacle est passé. Au dessus, c'est pas bien grand mais nettement mieux. Le tout est beaucoup, beaucoup plus étroit que le puits de la Pince à Sucre. Le fait que lors de la découverte son fils avait fait l'escalade avant tout travail d'élargissement le laisse rêveur.

Description des lieux :

En bas : pas très large

Au dessus à droite, des blocs...

Au dessus... des blocs

En face : l'arche : petite lucarne agrandie par S dans les semaines précédentes. Ce qui n'a pas du être facile (la paroi est étroite). Le résultat est parfait.

De l'autre coté de l'arche, à l'horizontale : le "triangle noir"
tous nos espoirs !

L'arche sert aussi de point d'encrage

Puisqu'il est allé voir il en profite pour hisser le kit et percer un gros bloc gênant le passage. Testant la technique dite "thermorétractable" initiée par son collègue voisin et néanmoins ami de la vallée suivante. Vu la difficulté pour arriver sur les lieux ce n'est pas le meilleur endroit pour faire des expériences. Descente facile. Déclenchement sans problème. Mais la ligne est hors d'usage. 

Au bas S ironise : c'est le tir le plus long... Et monte aussitôt vider les déblais. Le bloc est bien coupé en deux, mais les morceaux restants sont encore très gros. S essaie de les réduire à la massette et les jette dans la cheminée. Ce qui devait arriver arriva : un bloc mal calibré se coince dans la partie étroite. 

Vu de dessous

de plus près...

S est au dessus avec le matériel mais peu de place pour se mettre à l'abri, son collègue dessous mais sans aucune possibilité d'intervention, si ce n'est d'aller chercher de l'aide. Ils auront l'air malin. Coups de massette, de pied, rien n'y fait. Il faut se résoudre à faire parler la poudre :


S descendu, nouveau changement. Cette seconde montée est plus facile. Déjà le fait de l'avoir fait une fois change l'abord psychologique de l'épreuve et en plus le corps a déjà mémorisé les prises. La corde fixée à une arche douteuse aide bien aussi. Un autre aller-retour et S perce le bloc défendant l'accès au triangle. Mais qui tient peut être aussi le "plafond"  de ce petit espace. Nouvelle destruction de ligne et personne ne remontera voir l'effet.

Au terme de cette petite journée, la cheminée est déclarée franchissable. L’alcôve derrière la lucarne est pénétrable. La totalité de l'air remonte dans cette alcôve. Si le chantier se poursuit il sera possible de stocker dans le "plancher" : trémie avec (beaucoup trop) d'espace vide. Le déclenchement pourra se faire du haut de la cheminée ce qui évitera les fastidieux allers retours. Le tout est de savoir si les lieux seront assez surs pour s'engager au cœur de la trémie...

Ce sera une autre histoire...

PS : les schtroumpfs n'ayant pas de montre ils ne savent pas combien de temps ils sont restés dans cette galère. Certainement moins de 3 heures ? Peut être plus ?




















3 commentaires:

Etienne a dit…

Encore une équipe de spéléos culotés ! Je me rappelle bien du haut de la cheminée ; faut oser remonter après... Là aussi vous n'aurez pas démérité si ça passe.

sylvain a dit…

J'ai vu a vendre des pinces a decoffrer d'1 m de longbpour 30€.
Ca serait sûrement utile pour manoeuvrer les blocs en restant sagement de l'autre côté de l'arche qui défend les lieux....

Jean Marie a dit…

Oui, ce serait surtout bien de coffrer avant ! Il y a de l'eau, du sable, il suffirait de quelques kits de ciment et d'un peu de treillis. C'est faisable.