jeudi 15 août 2024

Berger 2024 Tome 2

Gouffre Berger

samedi/dimanche 9-10/08 2024

Suite du CR de Jean-Marie par Anthony et Sylvain, pour la suite du réseau


Pas grand chose de plus à raconter sur ce départ matinal, si ce n'est une impression de journée qui ne démarre pas super bien.

Un peu trop confiants envers Maps et tentant d'éviter un long détour par Autrans nous osons un raccourci très direct. Trop sans doute...D'abord cassante, la piste se cabre dans des pentes rédhibitoires pour la Clio d'Anthony, au grand dam sans doute de Guillaume. 20 minutes de perdues.

Sur le chemin d'accès au Gouffre, je m'aperçois que je n'ai pas mon torse ! Je courre le chercher à la voiture et le découvre un peu plus loin au beau milieu du chemin !




Image d'archive de 1954 d'un des découvreurs du trou



Puis dès le premier puits je me fais remarquer par une chute de kit mal arrimé de 15 m !
Et enfin assez rapidement, je me sens, gastriquement parlant, un peu patraque.
Il y a de quoi douter pour la suite...

Pourtant, tout s'enchaîne pas trop mal par la suite. Nous descendons tranquillement les puits et attendons nos deux compères, avant de nous séparer pour de bon.
Au camp de -500, nous croisons 2 norvégiens hagards tentant de se réchauffer autour d'une soupe. 
- "it's your first time here?"
- "Yes, and for sure the last one!"

Ils sont rentrés la veille à 8h et l'un est passé à la flotte! JM et Guillaume les doubleront à la remontée après une sortie totale de 33h !!!

Dans les Couffinades, nous rattrapons puis dépassons un groupe de 5. Nous ne croiserons pas grand monde car c'est la fin officielle du camp aujourd'hui.








Le réseau des cascades est magnifiques. les tyro et descentes sur cordes guides demandent parfois un peu de réflexion mais sont très ludiques. Et l'ambiance aquatique et le vacarme assourdissant rendent l'endroit impressionnant.



Après une petite erreur de roadbook dans le grand canyon, nous atteignons le bas de ce dernier vers 13 h pour un premier repas chaud.



Puis l'ambiance monte encore d'un cran avec le puits de la Grande Cascade et surtout celui de l'Ouragan au départ très aérien.

puits de l'Ouragan

Phénomène unique des jambes qui sortent de la paroi sous la pression de l'eau (en haut)



La suite (et fin) est plus facile, avec une descente dans la rivière au milieu des blocs.
On croise successivement la cascade Melusine (affluent) puis l'eau qui sort en pression des murs de la paroi (vidéo malencontreusement effacée).

cascade Melusine, -1075m

On arrive, à -1100 dans la partie où il devient difficile de progresser sans se mouiller.
Pourtant, on se prend au jeu et progressons de plusieurs dizaines de mètres, souvent à l'horizontale, pieds d'un côté, mains de l'autre, frôlant le bain forcé !
Réservé aux plus d'1,90m...



Nous nous arrêtons devant une vasque infranchissable sans s'immerger complètement.
La montre indique -1108, on ne verra pas le siphon...


Point terminal atteint

selfie technique

entrée 1452-346=1108!


Pour moi le record de l'Abysso Chimera (-1025m) est dépassé. Pour Anthony, on en parle même pas !
Il est 15h13 et nous avons mis un peu moins de 7h, sans vraiment forcer, mais le plus dur commence...

Nous croisons 2 comparses au puits de l'Ouragan. Il ne nous signalent pas qu'il ont abandonné un troisième larron avant la grande Cascade que nous retrouverons en Burkanette au détour d'un méandre.

Jusqu'au réseau des cascades, la forme est encore là, mais la remontée des cordes guidées est éreintante car l'amplitude des mouvements est sérieusement freinée.

remontée sur corde guide


Nous prenons notre deuxième repas juste avant les Couffinades, puis rattrapons à nouveau le groupe de 5 doublé à l'aller. L'un d'eux boîte bas après une violente glissade sur le mondmilch de la grande galerie, qui m'a d'ailleurs valu la même mésaventure.

Entre le camp et la base des puits, je suis pris de nausées et ne me sens pas bien du tout. J'envisage mal la remontée des puits. Une série de crampes en tous genres dans le puits Aldo amoindri encore mon moral.

Puis tout rentre miraculeusement dans l'ordre, et sur un petit rythme, mais régulier, nous pointons le bout de notre nez dehors à 1h15.

7h de descente pour 9h45 de remontée, nous sommes bien en deçà de nos prévisions (20-21h) et pouvons envisager un bout de nuit au lit!

La remontée du chemin, pourtant, sera une rude entreprise! Je marche comme un zombie derrière Anthony, tiraillé entre la nécessité de m'arrêter pour manger et la crainte de ne pas repartir.

à 2h45 nous sommes à la voiture, et à 3h30 au gîte.

Au final, c'était une merveilleuse sortie, physique, variée, technique et dans un décor majestueux.
J'étais finalement habillé comme dans le Minervois, avec plein d'affaires chaudes dans le kit, que je n'ai pas utilisées. Je n'ai pas eu chaud,  pas eu froid, mais pauses limitées à 20 min. Nous n'avons utilisé que 3 bouteilles d'eau pour 2, remplissant à tour de rôle dans le trou en utilisant des pastilles "purificatrices".

Pour battre notre nouveau record de profondeur, il nous reste désormais le choix parmi 38 cavités mondiales, dont seulement 3 en France!

Le retour dans nos trous à rats du Minervois va être difficile...







4 commentaires:

Marius a dit…

Bravo pour les -1100m on aurait pu se croiser à quelques jours d'intervalles, j'ai vu que tu as enregistré l'activité avec la Garmin, tu mets quel sport quand tu démarres l'activité pour avoir la profondeur ? Randonnée ? a bientôt, Marius

Jean Marie a dit…

Il est pas très rapide sous terre. Il l'a mis sur "curling"

sylvain a dit…

Salut Marius, j'avais pas vu ton message ? La c'était en mode ascension (alpinisme) mais ca ne change pas grand chose en fait car on aurait les mêmes données d'altitude en mode rando ou autre
A bientôt sous terre?

Marius a dit…

Je ne savais pas que ça fonctionnait bien l'altitude sous terre, j'enregistrais en mode cardio du coup. Oui je me remet d'une petite blessure et go ...