Aven du Mounégou, Mijanes
9/07/2022
Guillaume, Sylvain
TPST 12h.
Déjà près de 2 ans depuis notre dernière visite au Mounégou et une escalade terminale laissée en suspens faute d'accus.
Seulement 2 participants...pour 3 kits, en sachant que celui de Guillaume ressemble plus à un sac de parapentiste qu'à un kit spéléo!
Guillaume cherche l'entrée du trou... |
Nous essayons d'optimiser le matos au maximum, mais bien sûr, comme d'habitude, nous ne nous souvenons plus vraiment de ce qui est nécessaire, ni de la longueur de la corde laissée au fond après le début de l'escalade.
Nous arrivons finalement jusqu'au grand puit sans avoir utilisé de corde. A ce dernier, Guillaume décide d'innover en équipant par delà le pont rocheux, tout à droite, ce qui à pour effet de rallonger la distance mais d'éviter toute partie verticale. Nous équiperons à nouveau 2 petits puits de 10 m et arrivons tout en bas avec du rab de cordes.
Je note ici pour me souvenir définitivement de ce qui est nécessaire en cordes:
- En version "engagé": 1*50 m et 2*15 m (et encore...)
- En mode "sécure": 1*65, 1*30 et 3*15.
Très peu de spits utilisés et une douzaine de mousquetons (nombreux anneaux de cordes)
Arrivés au pied de l'escalade, Guillaume me propose de manger plus loin, sur les cailloux!!! Il lui faut bien 5 minutes pour comprendre que nous sommes en fait arrivés au fond alors qu'il croit être à mi parcours...
Un bol de nouilles chinoises plus tard, nous entamons l'ascension de la galerie dites de "l'Espinouse".
La corde laissée en place et attrapée de justesse, à bout de bras nous permet de regagner les derniers points posés par Julien et Laurent en novembre 2020.
Alors qu'ils s'étaient arrêtés faute d'accus, il nous suffit en fait d'un point supplémentaire pour gagner un replat (40 à 50 m au dessus du début de l'escalade), qui nous permet de traverser la galerie vers la droite jusqu'à...un vestige typique de l'Escandien Inférieur : une cornière enfoncée dans une fissure, ornée d'un anneau rouillé.
Guillaume me rejoint et nous cherchons notre chemin au milieu de blocs immenses qui ne tiennent on ne sait comment. Après une escalade en libre délicate, nous trouvons finalement un passage dans le chaos. Nous avons gagné encore une bonne trentaine de mètres et poursuivons dans la galerie devenue moins encombrée et qui laisse apparaître des dimensions conséquentes (environ 20*20m).
Après une raide et rude montée dans les éboulis, le passage le plus évident se resserre en canyon, qu'il faut équiper en escalade. Nous croisons à nouveau un vieux spit agrémenté d'une sangle qui sert de point d'ancrage à Guillame pour m'assurer. Trouver de la roche saine capable d'accueillir un goujon relève ici du miracle. Rien ne tient et Guillaume est en ligne de mire.
5-6 dégaines plus tard, je franchis le point haut du canyon, et poursuis sur une pente à 45° avant un nouveau passage scabreux nécessitant 2 points supplémentaires.
Enfin un léger replat et un plafond plus sain permettant de placer un anneau pour la descente. Je suis en bout de corde et poursuis en libre. Pensant enfin être en première (plus de spits vus dernièrement), je tombe nez à nez avec une sangle accrochée sur un gros bloc!
Peu à peu le plafond se rapproche du sol, toujours encombré de blocs hyper instables. Je parviens à monter d'une trentaine de mètres supplémentaires en me frayant un chemin mais doit renoncer à poursuivre devant autant d'instabilité. Néanmoins au dessus de moi la galerie apparait presque complètement colmatée. L'altimètre donne une progression de 175 m en dénivelé, le tout dans une galerie au plafond impressionnant car complètement rectiligne et constant dans sa pente.
Etant donné le peu d'intérêt de poursuivre et le danger extrême dus aux blocs qui menacent de partout, nous décidons de déséquiper l'intégralité laissant, à côté de celles de nos prédécesseurs (qui?), quelques reliques contemporaines.
Malgré nos sacs déjà blindés, nous devons y caser la statique présente au fond. La remontée est épique! Le kit de Guillaume ne passe même pas certaines étroitures et nous ne voyons jamais la fin du trou, maudissant le porteur invisible du troisième kit, resté au chaud!
Cerise sur le gâteau les bottes que je n'avais jamais remises depuis ma luxation du majeur à Trassanel il y a 12 ans m'ont lâché dans la première heure, ce qui m'a valu le plaisir de faire les 11 suivantes en mocassin!
on y a laissé des plumes...et des bottes! |
Chronologie des faits :
Départ 6h45
Arrivée 8h45
Entrée dans le trou 10h
Arrivée au fond 12h30
Début de l'escalade 13h30
Fin de la prospection 17h30
Début de la remontée 19h
Sortie 22h
Dodo 1h
Un espoir de plus se ferme donc pour la suite du Mounégou, qui reste néanmoins une belle classique. A noter que malgré un débit d'eau très faible jusqu'à la confluence, la rivière tout en bas semblait toujours couler autant...
Bravo à tous les deux, c'était une belle épreuve d'engagement car ça n'avait pas l'air évident surtout avec un équipement léger dans la zone d'entrée. Il ne faut pas se louper dans certains ressauts surtout avec des gros sacs. Rien qui ne reparte vers le bas donc, cette branche doit être un ancien passage de l'eau, un affluent. Pas de topo d'après votre descriptif, dommage.
RépondreSupprimerEt j'y suis passé la veille en montant au Tarbézou !
RépondreSupprimerNon on avait vraiment plus de place pour le matos topo (ni pour l'appareil photo d'ailleurs), et pas assez de cordes pour tout laisser en place. Ça monte de façon rectiligne (nord?) a 45° environ de 175m de dénivelé.ca donne une idée...
RépondreSupprimerSylvain, tu as mauvais esprit. et si tu veux sortir, je sors aussi et j'ai besoin de coups de mains.Mes projets: trous souffleurs trop beaux pour êtres honnêtes, là c'est le rebord du pech de Laures, ensuite ce sera le trou du grillage, Commune de Citou ( Marche d'approche de la voiture: 5 m), ensuite faire une deuxième entrée ,ou sortie, au travers des truffes, sans cela on ne peut plus y travailler.Après ça je serai bien trop vieux pour ses (magnifiques) conneries....
RépondreSupprimerQuand je vois ta botte je ne peux m'empêcher de rire en pensant à Thierry Bonnel au trou du mystère,le puits de 3 m devant ce qu'on avait attaqué et que vous avez poursuivi avec talent qui était occupé par une argile fabuleusement adhérente.... Il a laissé une botte et est ressorti en chaussettes...
RépondreSupprimerBien content d'être resté au chaud. Si j'étais venu il aurait fallu l'option hyper sécure avec 2 kits de matos en plus. Je m'étais trop caillé il y a 2 ans pendant que vous aviez fait la première étape.
RépondreSupprimerPour que Sylvain parle de "danger extrême" c'est qu'effectivement ça doit être moche. C'est un mot qu'il n'emploie jamais.
RépondreSupprimerCeci étant ,les bottes caoutchouc devraient être interdites en spéléologie , non pas parce qu'elles s'usent vite en ayant une meilleures adhérence, mais pour cela même :les sols sont souillés à jamais, jusqu'à ce qu'une nouvelle coulée de calcite se fasse...
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