Après le coup d'essai à Béranger c'est vraiment la
reprise. Quelques doutes, trois mois sans pratiquer, un record. Vais je me
rappeler comment mettre un descendeur ? Je dors toujours mal la nuit qui
précède une sortie ici. Ce trou n'est pas vraiment dur mais très engagé du fait
des étroitures. Le moindre incident au fond et il y en aurait pour une semaine
de secours.
Pas le
temps de se poser trop de questions. La crue décennale, la troisième en 2 ans,
n'a pas complètement bouché le passage. La bache posée par JMichel est
grignottée 30 cm au dessus du sol par les cailloux que le torrent en furie a
roulés sur toute la première partie... Les gamates et différentes barricades
ont été lavées de leur sable mais les blocs sont restés. Le sable tapisse le
sol du tube Macron et le passage est trés limite, mais pas totalement bouché.
Une crue de plus et le tube sera plein.
Descente en une heure, Sylvain est déjà en train de percer.
A tour de rôle, un qui tire la paille, l'autre les gamates. Un
échec, le bang attendu, remplacé par un pshitt foireux m'a fait passer le tour.
Hélas !
Sylvain, descendu prendre son tour, s'attaque au tas de débris qui
bouche la faille. Le bout de ses gants disparaît en grattant les roches
acérées. Motivé par le courant d'air il continue à creuser et c'est le bout des
doigts en sang qu'il remontera une bonne heure plus tard !
Pour moi c'est l'enfer. Tirer les gamates sur près de 12 mètres de
verticale avec de nombreux frottements. J'ai perdu le compte, quarante ?
Cinquante ? Plus ?
Même pas le temps d'aller pisser. Je dois demander une pause pour
avaler mon sandwich en qq secondes avant de reprendre ce travail de forçat.
Bilan du jour : arrêt vers -12 dans le puits de la pince à sucre
(les -200 sont dépassés). Faille de 2 à 3 mètres de long sur 15 à 20... cm de
large. Au sol : un bloc, résidu de tir qui forme un plancher suspendu. De part
et d'autre il est impossible de voir (heureusement peut être), les cailloux
passent et rebondissent sur plusieurs mètres : "tic toc tic"... puis
silence puis "bong" comme s'ils atterrissaient sur une gamate !
Certainement un sol terreux. Courant d'air soufflant conséquent et permanent
(température extérieure 18°). Simple convection dans cette faille de plusieurs
dizaines de mètres de haut ou suite réelle ? Le filet d'eau qui court le long
du puits d'accès va bien quelque part...
Remontée en 1h30, 8 minutes de moins pour Sylvain. Le record
précédent de 1h40 est battu. (avec kit désob). Ca va on est pas si rouillés que
ça.
Pour la
prochaine fois : ne pas amener massettes et burins. Il y a de
quoi. Sylvain a même récupéré dans les gravas le burin rouge disparu
depuis quelques séances. Ligne c'est OK. Penser à descendre une gamate,
l'actuelle ne va pas tarder à lâcher. On en avait amenée une la dernière fois
mais Sylvain l'avait oubliée au sol d'un puits intermédiaire. On ne l'a pas
revue. La crue l'a emportée, ou ?
Visite du fond :
Mais ça sent bon, vous êtes des héros.Le prochain trou sera celui des caparuts .
RépondreSupprimerAvec un tireur de gamates efficace, on serait sûrement déjà passés !
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