Le Mounégou à sec

Samedi 24 Aout 2019
Gouffre du Mounégou, Mijanes, 09
Pierre, Sylvain, Guillaume, Jean Marie +...
TPST : 6 heures

Le bruit court, chaque année en fin d'été, que sécheresse et gelée précoce aidant, le siphon terminal se vide et qu' un courant d'air aspirant s'amorce, happant au passage tout imprudent qui erre au fond de la doline : isard, promeneur, spéléo... Tout.

Les conditions étant réunies nous voilà partis pour profiter de l'aubaine et faire découvrir le trou à Sylvain, qui commence à en avoir un couffle de tirer des gamates et à Pierre qui jusque là a réussi à éviter l'exercice précédemment cité.

Il y a longtemps que la moyenne d'age n'avait pas été aussi basse

Arrivée vers 10 heures dans un petit bosquet au dessus de l'entrée. Guillaume aperçoit  ce qui semble être un, puis deux spéléos sur le chemin du Tarbezou. Un autre serait descendu vers la doline.

Nous sommes comme des néolithiques à l’affût d'un point d'eau... Amis ? Ou ?

Nous établissons la liste de tous ceux que nous n'avons pas envie de voir. Il faut bien une bonne demie heure. On ne fait pas 30 ans de spéléo sans se créer des liens...

Je m'approche et j'ai la bonne surprise de croiser Lisa et Michel, Catalans que j'ai guidés il y a peu à Cabrespine. Echange de bons procédés après la visite d'En Gorner. Eric et Patrick les accompagnent.

Nous les laissons équiper et les suivons avec quelques nouilles. Ça tombe bien on n'avait pas encore enkité les cordes.

Descente sans problème, ils nous ont fait gagner du temps et on leur a permis d'atteindre le fond. Il leur aurait manqué 2 cordes.

P30 Lisa à la descente

Au fond le siphon n'est pas sec mais bien bas. Un fort courant d'air s'en échappe. Impossible de passer même en se mouillant dans l'eau gelée. Il faudra revenir et vite. Nous relevons la direction du passage avant de faire demi tour.

Salle terminale

Petit repas pendant que Sylvain tente les 100 mètres d'escalade qui sont "ni faits ni à faire" avec un burin et une massette. Il revient avant que la soupe soit chaude.

Il n'y a plus qu'à remonter. 

Michel ou Guillaume au passage d'une dév... tendue

Ça fait 3 fois que je viens et le trou me semble de plus en plus court.
Sortie au soleil vers 17 heures.

La partie la plus agréable ? Echanges au soleil.

Ce qui est écrit en italique est faux. Juste pour tenir le lecteur en haleine. Avec l'orage du lundi précédent l'actif à -80 coulait, le ruisseau du fond avait fière allure et le siphon était aussi plein que d'habitude. 

La seule façon de passer serait me semble t-il de percer au dessus de l'eau, à l'aveugle en suivant globalement la direction du ruisseau. En équipant le trou en fixe et en faisant tourner les équipes. Pour 2020 ?

Ce qui est sur c'est que le trou aspire. Certain au niveau du P30 ou la section est pourtant importante.

Traversée 2

Jeudi 22 Aout 2019
Mate Arnaude, Trassanel
Magali, Claire, Cal, Eric, Alain, Pierre, Jean Marie + Philippe
TPST : 7 heures

Nouvelle traversée de Mate Arnaude pour faire découvrir une des plus belles rivières du coin à mon ami anglais rencontré en Thaïlande en début d'année. 

Alain et Eric du club de Lavaur et Magali de Sorèze sont du voyage. Ils sont présents pour tirer les gamates à Béranger, ils méritent largement de faire un peu de "vraie" spéléo.

Trajet sans difficultés. Cal est habitué à des cavités plus austères et froides du centre de l'Angleterre.

Seule surprise : quand nous arrivons au barrage il me semble apercevoir une lumière. C'est Philippe qui vient à notre rencontre en kayak. Claire en profitera pour une traversée à sec. 

Pour les autres ce sera humide jusqu'à moitié ventre (ou plus suivant la taille). Mais le bain n'est vraiment pas froid et même Alain qui aime l'eau autant que mon chat n'en est pas indisposé.

En remontant Philippe nous montre les perles géantes que je n'avais jamais vues. Pierre teste une traversée de la tyrolienne haute qui ne l'impressionne guère.

Excellente journée avant la reprise des travaux de désob qui nous attendent à l'automne.

Béranger Thérapie

Béranger, Trassanel
Dimanche 18 aôut 2019
Jean-Marie, Sylvain
TPST : 6h

Une bonne crève, tendinite à l'épaule, dos en compote... un jour à rester larvé au bord de la piscine !

Mais c'est sans sans compter sur l'ordonnance de mon médecin traitant, le Dr Briffon qui me préconise une bonne séance de tirage de gamate en milieu hostile.

A contre coeur je me retrouve donc au fond de la bête, à devoir jouer au bousier. A deux, c'est laborieux ! L'un rempli tant bien que mal les gamates, l'autre les tire depuis la petite salle de retournement et jette les blocs à bout de bras dans la bauge des ragondins. Au retour, il faut encore remonter ces mêmes blocs jusqu'en haut, voire les ranger plus loin. Au bout de 3 passages entre nos mains, certains cailloux nous deviennent familiers.

Des nouvelles du front ? Après 2 pailles fusantes, JM met les moyens avec l'artillerie lourde. Le résultat est bof. Les remblais sont menus et du coup difficiles à évacuer. Rien ne vaut une bonne paille.... lorsqu'elle marche ! La suivante est parfaite. Elle explose le côté droit et donne accès à un petit élargissement barré par un pont rocheux central sur lequel on joue de la massette.

Les épaules sous la guillotine (voir épisode précédent)

Enfin dégagé, j'avance les épaules avec appréhension sur ce qui nous attend plus bas.

J'ai raison d'avoir peur...

Certes, çà descend de pas loin de 2 mètres, mais en méandre étroit. Le courant d'air est toujours bien là. çà a plutôt meilleur aspect que lors des dernières sorties mais la désob depuis le haut et surtout le stockage vont devenir problématiques... surtout à 2.

Sous les cordes vocales : la trachée

Principal côté positif, je n'ai plus mal au dos ! Merci docteur !

Initiation 2, à la désob.

Dimanche 11 Aout 2019
Aven de Clergues
Noël, Sylvain, Pierre, Jean Marie
TPST : 6 heures

Noël voulait revenir au Spiderman ou il avait fait un refus d'obstacle il y a deux ans.

pas de raisos sur le frottement

Descente sans problèmes. Sylvain équipe et je le suis dans la faille.

Impossible de passer. Je force, souffle, insiste rien n'y fait. Pourtant en 2017 j'étais passé comme une fleur. Certes j'ai pris 2 kg, mais je pensais que c'était 2 kg de muscle dans les cuisses avec les sorties VTT. Apparemment non. Pierre passe sans frotter. Je remonte piteusement avec Noël pendant que Pierre et Sylvain filent vers la salle Geneviève.

En les attendant nous passons au Trou des Glands tout proche. Noël voulait participer à une désob. Je ne suis pas sur qu'il veuille renouveler l'expérience. 2 pailles permettent de progresser d'un bon mètre. Cette roche se brise avec une facilité exceptionnelle. Toujours des débris végétaux, une faille qui semble s'élargir. Je n'ai pas identifié l'origine du courant d'air mais les gaz sont sortis très rapidement.

La suite nécessitera une séance musclée. La terre au plafond m'avait enseveli le casque la dernière fois. Il en reste une grande partie qui ne demande qu'à tomber... De plus la paroi de droite qui n'a pris qu'un tir il y a 3 ou 4 séances est totalement brisée. Surprenant pour de la roche pleine ? Est ce une lame ?

La vidange créera au moins une poche de retournement.

Pierre nous rejoint et nous rentrons au PC. Sylvain est reparti directement. Souffrant d'une épaule. Curieux comme les spéléos ont l'épaule fragile ! Tirage de gamate ?

Initiation

Dimanche 4 Aout 2019

Mate Arnaude Cabrespine

Marc, Jean Marie

TPST 7 heures

Marc, le gendre de Claire s’est décidé à  tenter une expérience souterraine. Ancien pompier, cordiste depuis des années, la progression sur corde ne lui pose aucun problème. La crainte que « l’entrée s’éboule et que je reste coincé » a un peu retardé sa prise de décision.

Initiation progressive en commençant par la traversée de Trassanel ou immersion ?

Je songe à la traversée de Mate Arnaude. « S’il a peur d’un éboulement tu as raison de l’amener là. Il y a tout qui descend » me confirme Jean Claude.

C’est décidé, ça passe ou ça casse.

La plaque en fonte est introuvable si on ne connait pas l’endroit.

Dès les premiers ressauts les conséquences de la crue d’Octobre sont évidentes. De gros blocs jalonnent le passage. Marc se sent bien. Quand on regarde au dessus et autour c’est pas vraiment normal de se sentir en sécurité.

Dans le passage du gratte-cul je pousse une quantité conséquente de blocs de toutes tailles.

La descente se déroule sans problème. Je fais passer Marc en tête. Effet bizarre de suivre un initié qui va plus vite que moi…

Arrivée à l’ultime épreuve en un peu moins de 2 heures.

Coup d’adrénaline pour Marc au moment de s’engager dans la chatière. La crue a déposé pas mal de sable et il faut creuser le passage au fur et à mesure. 

Encore une crue et le tube sera bouché. Le vent est impressionnant. Il maîtrise parfaitement son angoisse et nous débouchons rapidement dans Cabrespine. Petite balade vers les dômes, repas et retour.

Un peu après le gour en étoile un bruit de cascade inhabituel se fait entendre. Un barrage bloque la rivière et forme un lac de plus de 100 mètres. Conséquence de la crue ? Il n’y a plus qu’à se jeter à l’eau. La progression aquatique entre les courges orangées est sublime. 

Heureusement Philippe a pensé à tout des embarcations attendent les visiteurs… en amont !

Remontée de la salle entre les sifflements des tyroliennes et sortie au soleil vers 16 heures. Initiation réussie : Marc me demande quand est programmée la prochaine désob…

The place to be

Jeudi 1° Aout 2019
Trassanel, Trou de Béranger
Jean Marie
TPST : 8 heures

Météofrance avait prévu pluie et orage, ça a été beau et chaud toute la journée. Pas à faire fondre les rochers mais quand même chaud. Quel meilleur endroit pour se rafraîchir ? Sec. Oui, même le fond. Propre. Ventilé en permanence.

Ce coup ci j'ai amené mon perfo. Lourd certes, mais avec un interrupteur non saboté. 

Journée idéale. Tout a marché. Presque : une paille un peu molle a pshité. 11 trous, 10 succès. Au fur et a mesure de l'élargissement le courant d'air augmente, même vers 17 heures ou la température extérieure commence à baisser. Je déclenchais depuis la petite alvéole au milieu du tube. Je croisais le nuage de gaz et au début le chantier était encore un peu brumeux. Pour le dernier trou, je n'ai pas eu le temps de quitter l'alvéole, les gaz sont passés en totalité !

L'objectif était de savoir ce qu'il y avait derrière l'orifice de 20 cm de diamètre.

Réponse sur la vidéo ci-dessous (qualité téléphone) :

Pas folichon me direz vous ? Les petits cailloux lancés dans les narines chutent de plusieurs mètres. 

Au bruit on peut estimer à 4 m 07. Ce qui fait exactement 5 cm au dessus du niveau de la salle précédente qui termine la galerie. Plus sérieusement : enfin un changement de profil. Depuis le début nous espérons retrouver le niveau de la galerie d'entrée. Elle est obturée 2 fois par des coulées. Et 2 fois le passage a été fait par le haut. Actuellement le haut de notre faille, découpé par l'érosion est bien un plafond surcreusé. La suite ne peut être que plus bas...