Blog du Gruissan Prospection Spéléo
Nos sorties sont ouvertes à tout spéléo pour si peu qu’il soit assuré (assurance initiation possible) et qu’il connaisse les règles élémentaires de savoir vivre.
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SPELEO, PLAISIR, ET RIEN D'AUTRE !
Samedi 18 juillet 2020
Trou X Trassanel
Guillaume, Jean Marie + Louis
TPST : 7 heures
On n'a pas encore trouvé de nom pour ce trou.
Lors de notre dernier passage, Sylvain avait hésité à creuser sous les 2 blocs, malgré un courant d'air soufflant très net. Il craignait (oui, ça lui arrive) un glissement du bloc de droite (Charybde) qui n'est posé que sur de la terre ou de son voisin de gauche (Scylla) qui lui est posé sur... pas grand chose !
Guillaume se montre plutôt rassurant, ce qui confirme mon impression.
Une énorme dalle à gauche ne résiste pas à deux actions bien placées.
Il n'y a plus qu'à remonter les gravas ; terre sèche peu tassée et cailloux. Louis (mon neveu) les stocke un peu plus haut dans la faille.
Il tient à faire de la spéléo mais il ne faut pas qu'il pense que la spéléo c'est toujours la traversée de Trassanel.
Quelques heures de terrassement sous nos deux blocs impassibles.
Guillaume tient debout dans le trou dégagé, assez grand pour pouvoir se mettre à genoux, se retourner et creuser facilement.
La suite : espace horizontal (1.5 mètres de long) entre une paroi foireuse à gauche et un énorme bloc à droite.
Les petits fils d'araignées sont agités par le courant d'air aspirant. Guillaume pense que c'est quasiment pénétrable mais préférant rester sur une pas trop mauvaise impression il s'abstient de creuser plus.
Louis a du bien perdre 3 litres de sueur à tirer des seaux, faisant preuve de bonnes initiatives pour stocker au mieux le volume dégagé.
Sylvain, Jean marie + Emile,
Pierre, Tom et 8 Soréziens.
13 en tout…
TPST : 29 heures
Cette sortie, prévue depuis
un moment déjà, a pour objectif de découvrir le fond de Cabrespine, qu’aucun de
nous ne connaît.
Philippe nous a imprimé des
topos, Jean Claude donne à Sylvain les derniers conseils pour éviter les pièges
du cheminement : « Après les fistuleuses, surtout, n’oublie pas de
tourner à droite… ».
Tu parles quelques heures plus tard le bougre ne s’en
rappellera plus. D’ailleurs j’aimerais bien voir ou on va si on ne tourne pas.
On utilise la cordelette en
place pour descendre les kits sur le coté de l’échafaudage. Je passe en
premier. A mi parcours ; un sifflement un peu trop rapide, un bruit mat.
Deux kits c’était trop pour
le ficelou. Le mien a à peine une sangle décrochée. Celui de Sylvain par contre
est explosé.
Des débris jonchent le sol comme dans un crash d’avion. Le dernier
« Sous le sol 2016 » est explosé aussi, il était à l’abri au milieu
du duvet… Ça commence bien. Et dire que le lendemain Philippe Crochet devait
utiliser cette corde pour descendre son matériel photo ! Ça vaut bien un
tirage dédicacé !
Sylvain retourne à son véhicule chercher un kit de secours. Nous
poursuivons le progression.
Malgré les fortes pluies du mois de Mars la chatière de Mate
Arnaude parait libre. En tout cas le courant d'air soufflant est fort.
Nous poursuivons sans problème, même si le virage à droite après
les fistuleuses a été oublié.
La crue a effacé les traces des passages
précédents et parfois nous avons l'impression de faire de la première.
Le gourg blanc que j'avais vu recouvert de sable gris a retrouvé
sa blancheur immaculée.
Nous arrivons au bivouac vers 14 heures et partageons
un repas bien mérité.
Quelques aménagements et nous voilà partis vers le fond.
Une corde remontante sur la droite, suivie d'une vire à gauche. Je
la prends. Le groupe attend à la vire. Sylvain descend vers l'aval.
J'aperçois sa lumière une bonne quinzaine de mètres en dessous et
nous pouvons nous entendre. "On continue, on finira bien par se
rejoindre"
Nous poursuivons. Quelques hésitations, quelques faux pas. Je
reconnais le joli siphon bleu.
C’est bon on est sur la bonne voie. J’aimerais
bien connaître l’ altitude de ce siphon ; regard sur la rivière ou plan
d’eau perché ? Plutôt la deuxième possibilité, il me semble qu’on est bien
haut pour que ce soit l’actif. Toujours pas de Sylvain. C'est lui le guide et
c'est surtout lui qui a la topo. Fred, l'expérience de "vieux" spéléo
compensant la méconnaissance de la cavité, nous dégote le passage remontant
vers l'Aztèque.
Geste barrière oblige
De là nous apercevons le bivouac terminal. Découverte des sols
lunaires que je ne connaissais pas. Toujours pas de Sylvain. Je crois qu'Emile
commence à se faire du soucis. Moi non, je connais l'animal !
Nous nous égayons dans le joli réseau de la Ferrière.
Plafond de la Ferrière
Au moment ou nous allions repartir une lumière apparaît dans le
lointain. Notre Sylvain, soufflant, suant et transpirant !
Il était remonté jusqu'à la vire mais
avait tourné à droite. Il a traversé tout le réseau du Paumatoire pour se
retrouver au bivouac. Il n'a eu qu'à reprendre tout le trajet pour nous
rejoindre !
Avant de quitter le bivouac
terminal nos jeunes tarnais parcourent la galerie des grès avec l’espoir de
trouver une suite. Rien ne les arrête. Mais depuis 50 ans que les explos se
sont succédées tout semble vérifié.
Retour, ensemble cette fois.
Arrivée vers 21h30 au camp.
Montage d’un second abri,
repas, vin chaud épicé servi par la cave de Laure. Et assez bonne nuit pour la
plupart d’entre nous qui passaient ainsi leur première nuit sous terre.
Réveil vers 7h30, et encore
il a fallu que Fred nous sorte du duvet.
Retour tranquille et sortie
en début d’après-midi. Quelques passages particuliers :
Pour nos amis Sorézois, peu habitués aux grands volume ce WE est renversant !
J’avais quelques
interrogations sur la résistance de nos deux jeunes, Emile et son copain Tom.
Une sortie de quelques
heures OK mais là j’avais peur qu’ils aient du mal. Ils ont suivi et parfois
c’est nous qui étions derrière. Une bonne initiation à la verticale et on
pourra faire un lâcher de gamins au fond du Kondalé. Histoire de ne pas creuser
pour rien. Quelques photos que notre ami en costume de la croix rouge a prises avec ... son téléphone ! A quoi ça sert de traîner, appareil photo, flashes... etc ?
Samedi 04 Juillet 2020
Kondalé, Trassanel
Agnès, Pascal, Jean Marie
TPST : 9 heures
Agnès et Pascal étaient déjà des nôtres il y a plus de 10 ans quand on avait fait la découverte du réseau de Pertusac. Celui qui part du bivouac au fond de Cabrespine. Ils se retrouvent à quelques dizaines de mètres de là mais dans un autre environnement !
Sylvain s'est fait porter pâle. On démarre donc à 3.
Nous arrivons rapidement sur le chantier. Un tir décolle une plaque de 80 cm de diamètre sur une bonne dizaine d'épaisseur. La chose sonne creux mais impossible à la décrocher. Finalement je réussirai mais elle gît au milieu de la faille. A trois avec deux gamates les gravas remontent rapidement. Entre la plaque et la paroi un trou apparaît Le courant d'air se renforce comme d'habitude, et les petits blocs tombent d'une dizaine de mètres sans se coincer. Signe d'un élargissement ? Nouveau tir, Pascal descend en pointe. Les gamates remontent. Agnès l'interpelle :
"Tu entends les cailloux tomber ?"
"Juron. J'ai pas besoin d'en jeter, tout est parti sous mes pieds. Si la faille n'était pas aussi étroite, je les suivais !"
Effectivement c'est trop étroit pour être efficace. Il faut creuser la tête en bas à l'égyptienne.
Il faudra prévoir deux bons tirs d'élargissement pour pouvoir se mettre à genou au fond. Ceci permettra de sortir la plaque, dernier bouchon avant le vide. Enfin on verra. Pas sûr que ce soit une bonne chose mais la prochaine sortie sera décisive. Pascal reéquipe la faille avec une bonne corde de progression. La descente devenait de plus en plus glissante et la remontée épuisante. Il faut dire qu'on a descendu au moins 12 mètres. Il faudra prévoir une plaquette supplémentaire pour doubler l' amarrage.
On remonte assez tôt pour avoir le temps de visiter la Faille.
Courant d'air très modéré dans les tubes. Sortie vers 18 heures comme prévu.
J'étais curieux d'avoir l'avis de spéléos habitués aux trous alpins (si on peut dire), verticaux et austères de la Coume. Ils confirment que notre réseau n'est pas prêt d'être une classique. Et qu'il faut se le gagner. Abordable sans bagages, le point noir est le kit. Que pascal a copieusement injurié sur toute la remontée...
Merci pour leur coup de main. Les spéléos désirant une bonne mise au point technique et un dérouillage physique sont les bienvenus pour déboucher la suite.