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mardi 21 février 2017

Pertusac 7ans plus tard



Samedi et dimanche 4 et 5 février 2017
Gouffre de Cabrespine, réseau de Pertuac
Frédéric (Sorèze), François, Jean-Michel, Jean-Marie, Guillaume, Sylvain
TPST: 26h


ATTENTION COMPTE RENDU AVEC 15 JOURS DE RETARD, AVANT LES GROSSES PLUIES 
(heureusement pour nous !)


L'idée de revenir au myhique réseau de Pertusac, 9 ans après sa découverte et 7 ans après la dernière sortie me trottait dans la tête.
Manque de chance, la sécheresse ambiante convenant parfaitement à son exploration a pris du plomb dans l'aile avec les 100 mm tombés le week-end précédent.

Une première équipe, chargée comme des mules rentre au gouffre à 14 h tandis que Guillaume et Jean-Michel, retardés, sont censés nous rejoindre en cours de route. Découverte du réseau pour François, dont c'est seulement la seconde sortie après la traversée de Trassanel et qui appréhende un peu ...





Niveau d'eau modéré dans la rivière mais ça coule pas mal aux gobelets que nous atteignons 45 min après. Par contre, le courant d'air reste présent à Matte Arnaude, dont le siphon ne s'est toujours pas rempli.

Pour attendre les retardataires, nous faisons une pause au niveau de l'abreuvoir, que nous avions visité pour la dernière fois en 2012. Le ruisseau coule modérément mais la première vasque vidée à l'époque et servant de trop plein à la suivante est de nouveau remplie. Qu'à cela ne tienne, les trois tuyaux toujours en place sont amorcés de front par Frédéric, et en 10 minutes la vasque est vidée intégralement.

Vidange de vasque
Frédéric à l'aspiration























Je me faufile alors dans la conduite tubulaire asséchée. 3 mètres rectilignes puis un brusque coude à gauche et une bifurcation. Une partie remontante pas ventilée et qui semble se pincer. De l'autre côté, une seconde vasque, près d'un mètre en contrebas remplie par l'actif que l'on entend nettement couler. L'idée est d'amorcer également plusieurs tuyaux de front afin de vider la vasque plus rapidement qu'elle ne se remplit. Malheureusement, le dénivellé, la longueur et l'état des tuyaux ont raisons des "pompeurs" qui s'époumonent sans parvenir à amorcer.
Nous nous résignons alors à reprendre notre chemin, bien décidés à revenir y faire un saut au retour avec l'équipe d'artificiers

Passage artistique
Vers 18h30 nous sommes au camp, toujours pas rejoints par les 2 alcolytes qui devaient pourtant rentrer vers 15h. Nous nous souvenons alors que Guillaume n'est pas venu souvent jusqu'ici et que l'autre.... c'est Jean-Michel... capable de se perdre dans un corridor ! 1 h plus tard, le "Aouuuu" caractéristique retentit. Guillaume arrive exténué, certifie qu'il a du effectuer plus du double de la distance normale, et commence à s'installer pour la nuit ! Lui qui ne connaissait pas Pertusac !
Maître Papou maugrée également qu'il ne fera pas un mètre de plus ce qui signifie bien évidemment son contraire...

Même pas fatigué!

Place à l'action, Jean-Marie s'adjuge les services de François pour attaquer la topo tandis qu'avec Frédéric, nous nous dirigeons vers le fond connu du réseau, laissant les 2 égarés à leur triste sort...

Le tube de l'entrée souffle à bête, en même temps qu'il est rempli à moitié de sable et galets. Il faut gratter pour passer. Premier moment d'émotion pour François qui découvre la spéléo... autrement...


Peu après la bifurcation entre Pertusac 1 et 2, nous retrouvons la corde, que je remonte prudemment. Pas de dégradation anormale du matériel à signaler à ce niveau là, d'autant plus qu'il s'agit essentiellement d'amarrage naturel.
Commence alors le gymkhana classique mais oublié, depuis le temps... Série d'étroitures plutôt techniques, voire ludiques tant il faut y réfléchir à 2 fois avant de s'engager. Mais ça reste très propre, et ça, ça change pas mal de choses...
On retraverse alors la salle ébouleuse, toujours aussi craignos, sur la pointe des pieds, puis nous nous engageons dans la galerie suivante dans laquelle nous retrouvons à la fois l'actif ... et Jean-Michel (au lourd passif !) revenu du diable vauvert.

Deuxième puits, toujours un peu arrosé, avec des amarrages qui ont un peu plus souffert mais qui restent honnêtes... Nous tâtonnons un peu dans la trémie, comme au premier jour et parvenons enfin dans la galerie des Prismes, aux dimensions toujours aussi surprenantes lorsque l'on sait d'où on vient. Même Jean-Michel, qui ne se souvient pas être déjà venu est enthousiaste (ce qui signifie qu'il ne râle pas). Arrivés dans la salle concrétionée, nous nous séparons. Fred et Jean-Mi repartent s'attaquer aux schistes de l'actif (qqs mètres gagnés le ventre dans l'eau) tandis que je poursuis la remontée sur la gauche. Peu à peu le plafond s'affaisse, à mesure que l'épaisseur des dalles instables au sol augmente. Armé d'un pied de biche et planqué derrière un gros rocher, je parviens à faire dévaler une série de blocs qui m'ouvrent un passage aérien. 3 mètres de gagnés de ce côté ci mais pas d'air et une instabilité menaçante...

Je rejoins alors les 2 autres, qui, délaissant leur rivière sont revenus dans la grande salle en hauteur à droite de la galerie remontante. Depuis cette salle, Jean-Michel a retrouvé le méandre, bien ventilé qui accède au bas d'un joli puits concrétioné. Je me souviens bien avoir escaladé ce puits en 2010, mais plus de ce que j'y ai trouvé ! Et j'ai du mal a faire le lien avec nos commentaires de l'époque http://www.speleoclubdelaude.fr/archives/montagne%20noire/cabrespine%20matte%20arnaude.htm
Mais je me souviens par contre m'être fait peur à sa redescente, et sans matériel, et quelque peu usés, nos décidons de laisser là nos investigations.

Au retour, Frédéric tente une première: la traversée des étroitures les pieds devant ! Oubliant que le genou ne se plie que dans un sens, il est contraint à une marche arrière (donc marche avant !) et à un demi-tour millimétré dans un endroit pas vraiment prévu pour ça...
Arrivée au camp vers 1h... où tout le monde dort !! Et l'apéro alors ? Et le Ti-punch, la douzaine de mignonettes de vin pour dégust à l'aveugle, la sono, et le dance floor qui s'offre à nous ?





Au lieu de ça, un plat de nouilles chinoise et à 2h tout le monde est au lit. Petit débrief au cours duquel on apprend qu'une quinzaine de visées ont été prises par un topographe qui s'est vu plus svelte qu'il ne l'est.
En représailles, son doux murmure nous accompagnera toute la nuit, transperçant allègrement le rempart de mes boules quies.

le vieux couple


Déjà 5h qu'il dort !!

Dynema suffisamment résistante pour la corne de Maître Papou ?



Réveil à 8 h, départ à 9. Tandis que Jean-Marie conduit Fred aux rapides, Guillaume, François et moi nous mettons en route, de l'autre côté et entendons Jean-Mi se gausser "Eh, c'est pas par là, vous allez où là ? " Il repartait vers le fond de Cabres, là même d'où il revenait pourtant 5 minutes auparavant de son offrande matinale aux divinités locales. Fred et Jean-Marie qui l'ont donc croisé avaient été assez surpris de le voir se balader aux rapides, chargé comme une mule.

Comme promis, et parce que nous sommes en avance sur l'horaire d'ouverture du gouffre, nouvel arrêt à l'abreuvoir... aussi un peu pour justifier le transport du perfo.
Jean-Michel s'enfonce dans le tube et nous irradie de son doux murmure "c'est plein d'eau, j'me casse". La première vasque ce serait déjà remplie ? Non, elle a en fait tellement été bien vidée qu'il ne s'est pas aperçu qu'il l'a traversée et a pris la seconde pour la première !

Devant le manque d'enthousiasme, je m'empare du perfo pour tenter de démonter l'arche qui sépare les 2 conduits terminaux, ce qui pourrait nous permettre de vider la seconde vasque plus aisément.
Pas de bol, le premier trou traverse l'arche de part en part et le second tombe dans une poche de vide.
Jean-mi bourre tout de même les pailles tant bien que mal mais le bruit caractéristique de flatulence n'émeut pas François qui assiste à son premier tir.
Maître Escande s'en retourne donc pour un troisième trou et un garnissage plus efficace des deux premiers. Cette fois, c'est toute la salle des Domes qui tremble...
Malgré l'absence d'air Jean-Mi tente une percée dans le brouillard et revient fort contri... L'effet ne semble pas avoir été à la mesure de ses attentes... à moins qu'il n'ait rien vu...

Vers 12h30 les 2 derniers entrés prennent la direction de la sortie (et vu l'heure de leur sortie, on imagine de nouveaux égarements...) tandis que les 4 autres terminent avec une visite du Capdeville.

Sortie vers 16h après plus de 26h sous terre. Mention spéciale à François qui a fait plus que suivre pour sa seulement deuxième sortie. A croire qu'il se préparait depuis déjà longtemps...


Début de topo qui ne veut pas (encore) dire grand chose









lundi 20 février 2017

Complément photo à l'article de Jean Michel ci-dessous

Je suis arrivé le premier en haut du ressaut de 3 mètres, au dessus du tube Macron, qui ne faisait plus que 50 cm !
Mais quel con ce trou ! Il s'est rempli à la gueule ! Comme au premier jour il y a deux ans ou je suis venu avec Jean Claude.
Moi c'est plutôt Kipling qui m'est venu à l'esprit :

"Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie 
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir, 

Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties 
Sans un geste et sans un soupir..."


Je ne suis pas sur qu'on ait réfléchi avant de creuser, sinon on serait remonté au relais de Trassanel prendre un café avant d'aller courir la garrigue au soleil...

Maintenant qu'on est arrivé au coude, autant revenir dégager la suite.
J'espère que ce ne sera pas notre "Désert des tartares"

Tout est prévu pour vider la baignoire
Ruisseau de surface bien décapé...

Conduit bien décapé également...


Mauvais signes...
    

... de mise en charge


no comment ...

Le conduit Macron (voir tous les articles précédents) s'ouvre (ait) 2 mètres plus bas.

dimanche 19 février 2017

240 millimètres, 1000 gamates

Samedi 18 février
Kondalé
Claire et J Marie, Jean Michel
TPST: 7h30

Jean Claude nous informe qu'il est tombé 240 mm avec un vent furieux.
Je récupère un tuyau destiné à l'époque au siphon de VigneVieille, en vu de la vidange des laisses d'eau avant Macron, vers le fond qui est plus bas.

Le ciel est bleu, l'air un peu frais et la promenade vers le trou très plaisante.
J'ai retapé les 2 accus sur ma vieille perceuse et nous avons une capacité de forage plus qu'honorable.

Arrivé au ruisseau un léger voile d'inquiétude m’envahit.
Toutes les traces d'un puissant flux nous sautent aux yeux.
Dans le trou , dés l'entrée, tout a été passé au karcher:
- les araignées ont disparu
- la roche est décapée, nette et luisante
- plus une trace de terre ou de sable
- la petite chauve souris à changé de coin ......

La descente est humide, de nombreux passages se sont creusés, les cailloux sont tous bien rangés pour résister au courant !!
La première corde est nickel, comme sortie du carton,
Des feuilles sont accrochées aux lignes électriques un peu partout.
Le puits terminal est légèrement arrosé.
Arrivé en bas nous constatons que la bâche est recouverte de 15 cm de cailloux de tous formats, un gros bloc trône au milieu.
Il y a des traces d'une mise en charge de 3 m?!?!
La Patchamama n'a pas été emportée.
La suite a gagnée en hauteur 50 bons  centimètres, 3 mètres avant le ressaut terminal, il y a un décrochage d'un mètre ......
Quant au ressaut lui même, il est complètement comblé !!!!!!!!!!!

Nous sommes revenu à l'instant zéro quand nous avions repris cette désobstruction.
Le temps est courbe, "à la fin il y aura un recommencement " (Bouddha).

D’aprés Albert Camus, Sisyphe, quand il redescendait de la montagne pour récupérer son rocher avant une nouvelle ascension, était libre et heureux,
Il va falloir reprendre toute l’œuvre du maître de la philosophie de l'absurde pour se convaincre de continuer.
En attendant de retrouver une nouvelle force morale, notre obstination bornée, aveugle, animale,  nous fait creuser le sable.
Barquettes et gamates se succèdent sans relâche.
Nous récupérons des bidons, boites, barquettes, cordes ensevelis dans ce désastre.
La partie horizontale est atteinte, une voûte apparaît .
Nous creusons encore jusqu'au virage à droite, le début de Macron.
Le boyau est rempli au 2/3.
Très peu de courant d'air...
Espérons que le bouchon s’arrête en haut de Macron.

Sinon il faudra les sortir les mille gamates !!

vendredi 17 février 2017

Premières neiges (et dernières ?)

Mont Fourcat
Claire, Jean Michel, Jean Marie

Pas de spéléo ce WE. Quelques chutes de neige récentes, météo pas trop mauvaise. On décide une petite mise en jambe facile.
Pas de neige au départ on a droit à 300 mètres de portage.
Dans la forêt nous croisons différents groupes, skis ou raquettes, qui ont renoncé : vent infernal sur la crête.


Nous arrivons à la limite des arbres et cassons la croûte à l'abri d'un sapin. La tempête se déchaîne, Claire redescend.
Malgré le vent le temps est clair, il n'y a aucun risque sur ce parcours, nous décidons de continuer. 
Passé les arbres le vent est dément. Je ne suis pas léger mais à plusieurs reprises des bourrasques ont failli me mettre par terre. Nous basculons coté nord en espérant de meilleures conditions. Puis rattrapons la crête avant le refuge. 


Et là : miracle : le vent se pose et il fait même chaud. 


Le sommet est à deux pas. Trois raquettistes, seuls échappés de la foule, rentrée au parking nous y rejoignent. 




Descente dans de bonnes conditions de neige printanière.

lundi 13 février 2017

1° à la Muraille de Chine

Je voulais écrire "1° au Kondalé" mais vu la taille des puits le bobard avait peu de chances de passer.
pour changer de nos désobs, enfin quelques images de spéléo, envoyées par notre collègue Patrick G. qui officie sur la station de Flaine :

salut à tous

je ne résiste pas au plaisir de vous faire passer qq photos et cr d'une de nos dernières sorties vers  - 800 dans ce grand gouffre qu'est la Muraille de Chine, avec des supers photographes (David C. de notre club et Serge C.) et mon petit dernier, Charlie,  qui a 17 ans. un de mes  + beaux  moments de speleo.


mais aussi le site du dav 

pour info le siphon terminal a été plongé le we dernier par olivier lanet, verticale de - 25 m puis grosse galerie sub horizontale de 15*15 qui remonte légèrement (stop à - 16). 95 m de fil d'ariane déroulé et arrêt sur 1/3 de réserves ... et donc sur rien.  une nouvelle plongée est prévue sous 10 j. cr à suivre avec une video impressionnante.
pour Jean Noel, la cfm a super bien marché, j'ai un très beau tracé qu'on va pouvoir analyser.
le gouffre est maintenant à la cote - 877.
A bientôt

Patrick